Les minions: ha-ha-ha, he-he-he, tatata bala tu
Depuis une vingtaine d’années et Toy Story, le cinéma d’animation conçu sur ordinateur a réussi à s’imposer dans l’univers cinématographique, et notamment au travers de sagas comme celles de Woody le cow-boy, de Shrek, de Madagascar ou de L’âge de glace. Arrivé il y a peu, celle des minions et du méchant Gru faisait partie des plus prometteuses. Les deux premiers épisodes de Despicable Me (Moi, moche et méchant, en français) apportaient un peu de fraîcheur avec leur anti-héros adorablement répugnant. Dernier épisode en date, Les minions devait prolonger l’histoire en nous racontant l’arrivée de ce peuple de petits êtres jaunes bien sympathiques. Hélas, cet épisode là n’est vraiment, vraiment pas à la hauteur…
Son principal défaut: l’humour. Un humour basique, au premier degré, une succession de gags insipides, sans véritable trouvaille. J’ai bien cherché à quel moment un sourire avait pu s’esquisser sur mon visage: je n’en ai pas trouvé.
En réalité, les minions n’étaient que des personnages secondaires dans les épisodes précédents de cette saga. Certes, leur rôle était loin d’être négligeable, mais les deux premiers Despicable racontaient une histoire, bien plus fouillée, dans laquelle les minions trouvaient une place cohérente et venaient ponctuer certaines scènes de gags particulièrement bien élaborés.
Ici, c’est l’inverse. Les minions servent de trame principale, et leurs mésaventures, à la recherche du méchant qui leur servira de leader – un concept pourtant particulièrement bien trouvé – ne suffisent pas à créer un tout. C’est fade, et l’on se met à bailler en espérant que cela ne durera pas trop longtemps.
Quant à la bande son, il n’est certes pas difficile de piocher une dizaine de tubes parmi ceux des années 60, pour accompagner une histoire censée se dérouler en 1968. Le summum du grotesque, c’est cette sortie d’une bouché d’égout sur Abbey Road: Shaun le mouton avait fait preuve de plus de talent dans l’évocation des Beattles. Arrêtons de crier au génie quand ce n’est que de la mise en scène.
Bref, pas la peine de vous précipiter en salle: les minions ont raté leur entrée au panthéon des stars. Rendez-nous les aventures de Gru.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec