Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3
Je ne cesse de le répéter à longueur d’article sur ce blog, au risque de lasser mes lecteurs assidus, et pourtant je dois encore une fois énoncer cet axiome vérifiable à peu près à tous les coups : les épisodes 2 et suivants de films à succès sont rarement à la hauteur du premier opus. Un peu comme si toute l’énergie, toute l’innovation, tout l’humour, tout cela avait été injecté dans le premier film, et que la suite n’était qu’une resucée commerciale, mal ficelée.
Le 3e volet de la saga des Gardiens de la Galaxie, malheureusement, illustre parfaitement cette règle.
Pourtant, je m’en souviens encore, et j’ai pu le vérifier hier soir à la télévision, le 2e épisode, lui, faisait figure d’exception. Pire que cela, avoir vu le volume 3 dans l’après-midi et revu le volume 2 le soir même met parfaitement en évidence la dégradation des scénarios Marvel en quelques années.
Là où les dialogues finement ciselés du No 2 faisaient mouche à chaque fois, là où les non-dits, le style allusif, les blagues à rebours de Drax, pimentaient cette histoire un peu pathétique d’éclair de génie, on retombe, avec le No 3, dans les travers des dialogues à l’emporte-pièce, des enchaînements fades, des répliques attendues. Et la bande-son des années 80, qui caractérise les épisodes des Gardiens de la Galaxie, n’y change rien : ce dernier épisode est à des années lumières des précédents (malgré les critiques correctes que vous pourrez lire dans la presse…).
Spoil ahead
Si ce que je viens d’écrire ne vous suffit pas, et si vous ne comptez vraiment pas aller voir ce film, vous pouvez alors vous contenter du résumé qui suit (mais attention, ça spoile un peu). Dans ce 3e volet, on prend les mêmes et on recommence, sauf que cette fois, au lieu de remonter aux origines de Peter Quill, on va remonter à celles de Rocket le raton-laveur. Et comme chez Marvel on a tendance à reprendre les vieilles recettes qui marchent, on se retrouve dans un mix entre un épisode de Wolverine et de l’Île du Docteur Moreau, mâtiné de Mad Max 3 (vous vous souvenez, celui avec le dôme et les enfants…).
En fait, le reproche principal qu’on peut faire à ce film, c’est d’être tombé dans cette vague de moralisme un peu désuète, qui s’empare de tout ce qui touche de près ou de loin à la technologie. Une sorte de wokisme anti techno, qui semble nous crier « Attention aux dérives de la technologie mal contrôlée », qu’on retrouve dans les discours anti IA et ChatGPT qui prévalent, depuis quelques mois.
Bref, la déception que j’ai ressentie est à la hauteur de la qualité des deux premiers opus.
Mieux vaut revoir les deux premiers épisodes des Gardiens.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
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