Pourquoi de plus en plus de CEO se plantent-ils?
Les CEO ont la vie dure. Selon la Harvard Business Review, les échecs des dirigeants des plus grosses boîtes américaines sont de plus en plus fréquents. Leur durée moyenne à la tête d’une entreprise a chuté de 2 ans en 15 ans (7,6 années aujourd’hui, au lieu de 9,5 années en 1995); 40% d’entre eux quittent l’entreprise dans les 18 mois après leur accès au poste suprême.
Mais le plus intéressant, c’est que cet article parle de crise du leadership. Comment, oui, vous avez bien lu, le leadership aussi fout le camp! 82% des nouveaux CEO se planteraient en raison de leur incapacité à créer des relations réciproques avec leurs pairs et leurs subordonnées.
Selon un certain Sydney Finkelstein, les CEO récents en crise de leadership ont 7 mauvaises habitudes qu’il est possible de corriger si on prend soin de les détecter suffisamment tôt. Les voici, y reconnaîtrez-vous celle de votre boss?
- Croire qu’on domine le monde. Signe extérieur: le mépris des autres
- Une trop forte auto-identification à l’entreprise qu’ils dirigent. Signe extérieur: ils se définissent par leur job
- Croire qu’on est le seul à toujours avoir raison. Signe extérieur: personne n’est prêt à les suivre
- Eliminer tous ceux qui ne sont pas d’accord. Signe extérieur: une vague de départs précipités, volontaires ou non.
- L’obsession de leur image, de leur représentation à la tête de l’entreprise. Signe extérieur: ils passent leur temps à chercher les caméras et les journalistes.
- Sous-estimer les obstacles. Signe extérieur: très « hype » et peu consistants.
- Un manque de vision sur le long terme. Signe extérieur: ils ne parlent que de leurs précédents succès.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
ça ne parait pas très nouveau. John Kotter (celui de « leading change ») disait déjà cela il y a fort longtemps.
De même le biais consistant à surestimer ses chances a fait l’objet d’étude de Kahneman (cas particulier des travaux qui lui ont valu le prix Nobel d’économie).
James March dit d’ailleurs que ce biais est propre à toutes les professions à risque (pilote d’essai, pompier…). Probablement parce qu’il faut être un peu inconscient quant à ses chances de survie pour prendre un tel emploi.
Par contre, je suis surpris de la durée de maintien en poste du dirigeant. Je l’aurais plutôt située autour de deux ans. à creuser.
Surement beaucoup de redites, mais je suis sur qu’il y a aussi une certaine accélération du temps dans ce domaine. La longévité de certains CEO (que nous connaissons tous deux) est bien surprenante, à l’aune de celle du dernier CEO de Nokia, par exemple.
Excellente idée pour un article dans HBR, probablement originale celle-ci: pourquoi certains dirigeants restent-ils aussi longtemps à leur poste?