Les associations d'anciens survivront-elles aux réseaux sociaux?
Début 2009, j’avais déjà pointé du doigt le risque que les réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, Viadeo) ou non (Facebook) présentaient pour les associations d’anciens élèves. Les jeunes générations se retrouvent plus facilement sur ces derniers, que sur les espaces que les associations d’anciens élèves des grandes écoles ont mis en place. Pourtant, les associations d’anciens offrent toutes un peu plus que n’offriront jamais les réseaux sociaux: le contact, les données privées qu’on n’expose pas forcément sur le Net, les groupes locaux, des études privilégiées, etc.
Tous les réseaux d’anciens se sentent concernés par le risque d’effritement de leur matière première. Les réactions varient d’une école à l’autre, mais on sent bien que c’est autour des services offerts aux alumnis que se jouent la bataille. L’ESSEC, par exemple, offre un compte Google Apps à vie associé à l’adresse email essec.edu.fr, ainsi que l’accès à des données qui peuvent être essentielles pour les premières années du parcours professionnel de ses « jeunes anciens ».
Du coté de l’X, paradoxalement, la variété de l’offre donne l’impression d’une dilution des services offerts. A coté de l’excellent www.polytechnique.org, qui a remplacé l’annuaire papier pour nombre d’entre nous, et du site de l’école www.polytechnique.fr, se dressent une multitude de sites dont on ne sait plus trop bien quoi faire: www.polytechniciens.com, www.lajauneetlarouge.com, www.maisondesx.com, etc.
Le désintérêt progressif des jeunes anciens pour la vie associative a fait l’objet d’une étude désormais en ligne (merci à mes amis de Polydées pour me l’avoir indiqué). Que faire pour que le réseau des anciens ne se disperse pas sur LinkedIn et Facebook? La question mérite d’être posée. Quelle réponse donneriez-vous?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Bonne question,
Pour certaines écoles, l’association des anciens est un réalité physique, avec quelques permanents qui animent une véritable offre de services à valeur ajoutée ainsi qu’une vie associative assez riche. Les réseaux sociaux offrent naturellement un espace (groupes et sous-groupes) au sein duquel les contacts sont fluidifiés et nettement plus efficaces. La structuration et l’animation de ces groupes et sous-groupes peut même, dans certains cas, être le prolongement (assez discipliné) de ce qui existe déjà au sein de l’association. C’est le cas pour HEC, et je pense que l’association des anciens est armée non seulement pour survivre aux réseaux sociaux, mais aussi pour en tirer le meilleur profit.
Cependant, les réseaux sociaux en eux-mêmes (sans référence à une communauté d’anciens mais regroupant des communautés d’intérêt) offrent un espace de relation où l’offre de services est certes moindre (pour l’instant) mais où les capacités relationnelles sont plus étendues, moins convenues et plus directement liées à des besoins économiques, culturels … sociaux.
Les réseaux sociaux me semblent avoir une marge de progression plus forte que les associations d’anciens, et notamment pour celles dont les moyens et l’offre de services sont limités.
Philippe Plunian