Les affiches du souvenir de l’UEJF
Il y a plusieurs manières de commémorer la libération du camp d’Auschwitz et de marquer le souvenir des familles décimées durant la Shoah. Il y a la manière des chef d’état, réunis la semaine passée à Jerusalem à l’invitation des autorités israéliennes, avec beaucoup de solennité. Il y a la manière probablement plus personnelle des familles et des parents des personnes disparues, dans le recueillement. Et il y a la manière originale, mise en oeuvre par l’UEJF cette année dans certaines rues du coeur de Paris, dans ce qui s’apparente à une opération de street marketing orchestrée pour une bonne cause.
Un peu partout, dans la nuit de dimanche à lundi, les militants de cette organisation étudiante ont en effet collé de petites affiches, sortes de plaques commémoratives éphémères, sur lesquelles ont été inscrits les noms et l’âge des enfants juifs déportés entre 1942 et 1944, et qui résidaient à l’endroit même où ont été posées les affiches.
Ce sont près de 6000 noms d’enfants disparus qui ont ainsi été évoqués devant les passants qui, intrigués, ont pu se rendre compte que la présence d’une communauté juive importante au milieu du siècle dernier, a failli être réduite à néant par la barbarie nazie.
D’autres plaques, moins éphémères celles-là, existent dans Paris. Je me souviens qu’à l’époque où je travaillais rue de Braque, je prenais le métro jusqu’à la station Filles du Calvaire. Sur le chemin qui me menait à pied jusqu’à la rue des Archives, je passais devant une telle plaque devant l’entrée de l’école située rue des Quatre fils (il paraît qu’il ne s’agit pas des quatre fils de la Haggadah, mais des quatre fils Aymon). Elle rappelait le souvenir des dizaines d’enfants juifs scolarisés là-bas et qui avaient péri durant la Shoah.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec