L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus
C’est lors de la dernière édition de l’Adetem Factory que j’ai eu pour la première fois l’occasion d’entendre s’exprimer Pascal Demurger, le directeur général actuel de la MAIF. Je l’avais vaguement identifié sur Twitter, et savais qu’il avait écrit un ouvrage sur son parcours et ses convictions, sans pour autant m’y intéresser plus que cela. L’écouter raconter son histoire et sa vision m’a convaincu de passer commande de son livre, et c’est ainsi qu’est arrivé dans mon salon ce petit essai au format étroit, L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus.
Ce livre part d’un double constat. Celui induit par les changements importants de nos sociétés, confrontés à des risques nouveaux (la crise actuelle en est un exemple probant) et des attentes nouvelles, auxquels les politiques ne suffisent plus à répondre. Celui, également, d’une relation à l’entreprise différente de ce qu’elle a pu être par le passé. Paradoxalement, alors qu’on lui prête de nombreux défauts, et on en attend chaque jour un peu plus, et sur des territoires sur lesquelles elle n’avait nulle prétention.
C’est pour cela que Pascal Demurger invite le lecteur, et surtout le lecteur dirigeant d’entreprise, à partager son constat, et suivre le même cheminement que celui qu’il a suivi, ces 5 dernières années, depuis un séminaire entreprise qui lu ia permis d’ouvrir les yeux. Énarque né au XXème siècle, il n’était pas forcément le mieux placé pour porter ce nouveau regard et mettre en place ces changements. C’est pourtant la transformation qu’il a menée au sein de la MAIF.
Né de parents enseignants, j’ai baigné pendant de nombreuses années dans cet univers où MAIF et CAMIF rimaient. La MAIF, ou plutôt la Filia-MAIF, fut mon premier assureur, à un âge où on ne prête guère attention à ce que signifie « contracter une assurance ». Je me souviens encore des contrats VAM et RAQVAM cités par Pascal Demurger. Je trouvais leurs noms désastreux (la fibre marketing naissait en moi), et grâce soit rendue à ce livre de me rappeler l’origine de ces noms barbares. Pourtant, avec le temps, j’ai quitté la MAIF pour d’autres assureurs…
À la lecture de ce livre, et maintenant que j’ai découvert l’envers du décor, je me sens, étrangement, plus proche encore de la MAIF, bien que je n’en sois plus adhérent. C’est peut-être l’un des effets secondaires de ce livre méritoire, que chaque chef d’entreprise devrait lire un jour. À l’instar de Maverick, il montre qu’un autre modèle d’entreprise est possible. Un modèle non pas focalisé sur la fortune croissante du dirigeant, mais sur une relation gagnant-gagnant, une vision d’un monde équilibrée, où les mérites des uns ne sont pas ignorés, mais rétribués à leur juste valeur.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Une mutuelle qui aurait conservé l’esprit du mutualisme. Cela devient rare.
Il se trouve qu’après avoir quitté la Maif, j’y suis revenu. Le premier contact a été bon. Mais je ne suis pas allé plus loin.
La Maif fait parler d’elle. Elle reverse 100m€ à ses adhérents. Grâce au confinement, il y a moins d’accidents routiers, donc moins de remboursements à effectuer. Un comportement qui va peut être ennuyer ses concurrents. Servir l’intérêt général serait-il un bon calcul ?