L'élève Ducobu (les rois de la triche)
Il fallait oser le faire: tricher au bac la semaine de la sortie de l’adaptation du célèbre Elève Ducobu à l’écran. Ce film sympathique vante en effet les talents du roi des tricheurs, capable de tout pour copier sur sa voisine, l’excellente élève Léonie Gratin…
Mais contrairement aux deux hurluberlus qui ont publié un exercice du bac S sur Internet et ont été attrapés (assez facilement d’ailleurs, vive l’anonymat sur Internet) ces derniers jours, et qui ont fait preuve d’un altruisme total, stupide et inutile), Ducobu ne triche que pour lui-même. Nullissime, ne connaissant absolument pas ses tables de multiplication (et notamment 6×7), Ducobu est en revanche un adorable petit garçon, attentif, entreprenant, qui se révèle un vrai meneur d’homme et un habile négociateur… (je ne vous dévoilerai pas la fin du film).
Et si, finalement, la morale du film était que les gros cancres, les vrais, font les meilleurs manageurs? Incapables de se remettre en question, de faire des choix qui relèvent d’une logique élémentaire, les premiers de la classe n’ont pas le beau rôle dans ce film. Dans une France élitiste, où les castes d’anciens élèves des grandes écoles dirigent l’état et l’économie, Ducobu distille un message anodin, mais qui mériterait une analyse plus poussée. Dans le monde de Ducobu, l’échec scolaire est plutôt gage de réussite. Est-ce bien raisonnable?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Oui. Grand théorème des sciences du changement. Les as de la conduite du changement (John Kotter les appelle les « leaders » cf. « leading change ») sont ceux qui ont voulu plus que ne leur permettait le pouvoir que leur donnait la société et qui ont réussi.
Le pouvoir officiel est donné aux bons élèves. Les mauvais élèves qui veulent faire bouger les choses doivent donc apprendre à utiliser les mécanismes « informels » de la société.
En fait, la société définit des règles, les bons élèves sont ceux qui leur conviennent le mieux. Les mauvais élèves sont les mal adaptés. Par conséquent, s’ils ne se satisfont pas de leur sort, ils doivent faire évoluer la société. Alors, ils en deviennent les bons élèves.
Les entrepreneurs sont un genre de mauvais élèves : ils n’ont pu s’adapter à l’entreprise et ont créé un monde à leur image.
JAIME BEAUCOUP CE FILM
JAIME BEAUCOUP CE FILM