Lebanon

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LebanonDans ma jeunesse, les films de guerre ressemblaient aux westerns: il y avait les bons d’un coté (américains, anglais ou français), et les méchants de l’autre (allemands, japonais ou russes). Ces films retraçaient un fait d’arme particulièrement glorieux, un tournant de la seconde guerre mondiale de la guerre froide, ou quelque chose qui puisse s’y apparenter. C’était simple, on avait pris une bonne dose de manichéisme, et on en ressortait exaltés. Cette époque est révolue. Les conflits sont devenus moins simples, moins glorieux: ceux qui se sont déroulés au Vietnam, au Liban, en Irak ou aujourd’hui en Afghanistan, ont soulevé plus de questions qu’ils n’ont apporté de réponses. Du coup, les films de guerre sont moins simplistes. Ils y gagnent en réalisme, et dans leur capacité à nous démontrer que la guerre est une belle connerie. Lebanon fait partie de ceux-là.

L’histoire est simple: on suite l’équipage d’un char Israélien qui traverse la frontière nord du pays, se retrouve au Liban, et s’égare dans une zone sous contrôle syrien. Les scènes d’action sont rares, mais abruptes, hyper réalistes, peut-être trop.

Ce  n’est cependant pas là que réside l’intérêt du film. Il provient plutôt du parti pris du réalisateur, de ne jamais (ou presque) nous montrer ce char de l’extérieur, et de toujours filmer de l’intérieur. Ce huis clos nous révèle la véritable vie d’un tankiste, confinée, entre tourelle, huile, crasse et coéquipiers. Les faille d’encadrement s’y exacerbent, et chaque erreur peut devenir fatale. Seules interruptions dans cette vie confinée, les apparitions d’un officier d’infanterie aux ordres duquel répond ce char, ou d’un prisonnier syrien.

Je ne vous dévoilerai rien d’autre, car c’est un film qu’il faut voir, au même titre que Beaufort, Kippour ou Danse avec Bachir. « L’homme est fait d’acier, le char n’est fait que de ferraille« , est-il écrit dans ce char. Après avoir vu ce film, je ne suis pas sûr que vous en sortirez blindés pour la vie.

PS: je trouve l’affiche du film plus forte dans sa version en hébreu, sans ce soldat qui s’encastre dans la tourelle.

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