Le syndrome de Stockholm n'est pas universel
Deux cas de libérations de prisonniers "intéressants" ont eu lieu ces derneirs jours: celui d’Ingrid Betancourt, par l’armée colombienne, après six années passées en captivité auprès des Farc, et celle de Samir Kuntar, après un peu moins de trente années passées dans une prison israelienne, suite à un attentat à Nahariya en 1979. Quel est le rapport entre ces deux libérations? Aucune de ces deux personnes n’a exprimé de sympathie envers ses ex-geoliers. Autrement dit, absence caractérisée de syndrome de Stockholm.
La raison en est simple, si l’on regarde de près les critères d’apparition de ce syndrome (source Wikipedia):
- l’agresseur doit être capable d’une conceptualisation idéologique suffisante pour pouvoir justifier son acte aux yeux de ses victimes ;
- il ne doit exister aucun antagonisme ethnique, aucun racisme, ni aucun sentiment de haine des agresseurs à l’égard des otages ;
- il est nécessaire que les victimes potentielles n’aient pas été préalablement informées de l’existence de ce syndrome.
Pour Ingrid Betancourt, on peut penser que le cas 3 s’applique. Pour Kuntar, il relève du critère 2.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Intéressante observation !
Pour ceux qui sont intéressés par les moyens d’influencer le comportement de ses semblables, voir les travaux du très sympathique Robert Cialdini: Influence, science and practice. (Se lit comme un roman.)
L’étude des techniques d’influence est un sujet de grand intérêt pour la science anglo-saxonne, qui y voit un moyen efficace de développer les affaires de l’entrepreneur méritant.