Le procès Chirac aura-t-il lieu sous la présidence de Marine Le Pen?
Mais de quoi Jacques Chirac a-t-il peur? Pourquoi ce report in extremis? Cette question prioritaire de constitutionnalité, alors qu’on avait déjà dû attendre de longues années que sa présidence s’achève, pour qu’il redevienne un citoyen comme les autres, et que les liens douteux entre RPR et Mairie de Paris fassent enfin l’objet du procès qu’une affaire de cette ampleur mérite?
J’en reste perplexe. Que retiendra l’histoire de ce président? Qu’il a joué des années durant, à force de batailles de procédures, à se dérober à la justice de son pays. Que la classe politique constitue une caste d’intouchables, du moins d’un point de vue judiciaire.
En vérité, qu’il ait lieu ou non, le procès de la Chiraquie portera atteinte à la démocratie française. Qu’il ait lieu et qu’on y révèle les magouilles et autres montages financiers, et la confiance du peuple dans ses élus sera durablement ébranlée. Qu’il n’ai pas lieu, et qu’on se dise qu’une fois encore les politiques s’en sortent là où les simples citoyens seraient tombés, et là encore, la confiance sera ébranlée.
Cette ridicule affaire ne fait le jeu que d’une personne: Marine Le Pen. On peut dire ce que l’on veut du sondage publié dimanche, il faudrait être bien naïf pour croire que la présidente du Front National ne saura pas en tirer bénéfice.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
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