Le Munich pedagogique d'Antoine Prost
Antoine Prost a raison, ce qui se prepare est une veritable bombe a retardement pour la societe française. Le genre de catastrophe dont on ne mesure les effets que 20 ou 30 ans plus tard, et qui prendra bien un demi-siecle a rattrapper. De quoi s’agit-il? Tout simplement de la semaine de quatre jours à l’école.
La semaine de quatre jours, c’est l’equivalent des 35 heures a l’échelle de l’education nationale. De même qu’à mon avis, les 35 heures sont justifiées pour certaines classes de travailleurs, mais pas forcément pour tous, la semaine de quatre jours ne se justifie qu’à partir d’un certain niveau d’études, lorsque le travail à la maison est au moins aussi essentiel que celui effectué en classen, et que l’enfant est suffisamment mur pour se prendre en charge. Mais vouloir imposer une semaine de quatre jours à des enfants entre 7 et 17 ans, alors qu’ils traversent la periode ou leur esprit, leur intelligence et leur savoir se forment, c’est faire l’impasse sur l’énorme potentiel d’apprentissage dont ils disposent.
Antoine Prost établit un parallèle entre le nombre de jours scolarisés en France et à l’étranger. Le constat est sans équivoque. La semaine de quatre jours amenerait à un total de 140 jours d’étude par an. Même pas la moitié d’une année calendaire. Quand nos voisins européens évoluent entre 160 et 190 jours.
Pire, on voudrait donc que les français travaillent plus, mais que leurs enfants étudient moins? Quelle peut bien être la logique de telles mesures? Qui gardera les enfants dont les parents passent plus de temps au travail? La télévision? L’ordinateur?
A l’heure où le débat porte sur les 41 annuités nécessaires pour démarrer sa retraite, voici donc une mesure qui, si elle n’était aussi grave, porterait à sourire: nos enfants seront bientôt en semi-retraite durant leur scolarité. Pathétique.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec