Le Lion
Je ne suis pas un grand fan de Dany Boon. L’humoriste a déjà joué dans une déjà une trentaine de films, mais dans l’ensemble, à part l’extraordinaire Bienvenue chez les Chtis, je me suis passablement ennuyé quand j’ai vu certains d’entre eux. Supercondriaque jouait sur des ressorts éculés, Radin ou Raid dingue m’ont surtout paru lourdingues. La maison du bonheur me tape sur les nerfs à chaque rediffusion, et que dire de son petit rôle dans Ils sont partout ? Bref, la quantité, oui, mais pour la qualité, on repassera.
Et puis il y a ce film lunaire. Sa bande annonce ne m’avait pas particulièrement accroché. Mais profitant du confinement et d’une soirée VOD en famille, notre choix s’est porté, un peu par défaut, sur ce film : Le Lion. Et nous n’avons pas été déçu.
Dany Boon y campe, avec conviction, un patient d’un hôpital psychiatrique qui pense être un agent secret enfermé par erreur, et qui arrive à convaincre le médecin qui le suit (Philippe Katerine) de l’aider à s’échapper pour dénouer un enlèvement. S’ensuit une heure et demie de rebondissements en tout genre.
La force du Lion, c’est qu’il joue en permanence sur une sorte de clair obscur, qui ne nous permet pas de déterminer clairement si le personnage incarné par Boon est bien un malade mental qui berne son médecin, ou s’il est réellement le super agent qu’il prétend être. Le film ne cesse de nous emmener sur une piste ou sur une autre, jusqu’à la révélation finale.
Injustement mal accueilli, ce film n’a réalisé que 500 000 entrées. C’est pourtant l’un des rôles les plus poétiques de Dany Boon, éternel incompris, qui se bat contre des chimères qu’il est seul à percevoir. Quand on comprend cela, on découvre alors que Le Lion n’est que la transposition à une époque moderne d’un chef d’oeuvre de la littérature, le Don Quichotte de Cervantès. Tel l’ingénieux hidalgo de La Manche, le personnage du Lion a transposé sa réalité sur le monde qui l’entoure. Accompagné de son fidèle compagnon – ici son médecin – monté sur un âne – ici un vélo – Le Lion se lance à corps perdu dans une tentative, vaine a priori, de reconstruire un monde perverti par une méchanceté qu’il est seul à percevoir.
bref, Le Lion mérite une deuxième chance. Accordez-la lui.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Je crois que la bande annonce n’a pas fait de bien à ce film (une catastrophe). Mais alors vu sous cet angle, je lui donnerai une seconde chance