Le carnaval des animaux
Amateur de musique classique, je me souviens d’avoir découvert Le Carnaval des animaux alors que je suivais des cours de musique, aux Amis du Foyer, à Boulogne, au milieu des années 70. La musique de Camille Saint-Saens avait quelque chose de très joyeux, et de très différent de ce que notre professeur, monsieur Weiss, nous donnait à écouter, le dimanche matin.
Séquence nostalgie
J’ai retrouvé cette oeuvre singulière bien des années plus tard, à l’époque où j’achetais des CDs d’initiation à la musique pour les enfants. Entre les CDs d’Henri Dès et d’Anne Sylvestre, il nous arrivait, à ma femme et moi, de glisser des disques destinés à faire écouter à nos jeunes enfants des morceaux de musique classique considérés comme abordables. L’édition que nous avions choisie était un disque raconté. Je ne me souviens plus exactement qui était le conteur, mais je garde en mémoire quelques moments d’écoute privilégiés, avec mes aînées, il y a un peu moins de vingt ans.
Et c’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé le Carnaval, hier soir, lors de l’interprétation qui en était donnée au grand auditorium de Radio-France, à l’occasion du centenaire de la mort de ce compositeur français. Pour l’occasion, Gaspard Proust était venu interpréter le texte d’accompagnement à sa manière, très drôle et très décalée. Le résultat fut brillant.
Venir au concert pour écouter une oeuvre classique, est un plaisir que je m’offre depuis quelques années, avant la période Covid. Cela permet de découvrir les morceaux depuis l’intérieur, sous un autre jour, et d’une manière totalement différente d’une écoute à domicile, ou depuis les hauts-parleurs de son véhicule, branché sur Radio Classique.
Quand un artiste s’auto-censure
Avec Le Carnaval des animaux, c’était encore plus vrai. Je ne savais pas, jusqu’à hier, que deux pianos étaient requis pour son interprétation. Je ne savais pas non plus que Saint-Saens avait refusé qu’on interprète cette suite musicale de son vivant : il avait peur que sa réputation en pâtisse. Seul un morceau des plus célèbres, Le Cygne, avait droit à une interprétation, en dehors du contexte du Carnaval.
Pourtant, cette oeuvre est un véritable régal, et on se prend à en siffler les airs sur le chemin du retour, comme si on les avait écoutés toute notre vie. Alors, rien que pour le plaisir des oreilles, fermez les yeux, montez le son, et laissez-vous porter par les animaux déchaînés…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec