Le boulevard périphérique parisien fête ses 40 ans
Un grand merci à France Inter qui nous rappelle que le boulevard périphérique parisien – les fameux Périph’ – fête cette semaine son quarantième anniversaire. Qu’il s’agisse du périph’ intérieur ou extérieur, du périph’ est, ouest, nord ou sud, on a tous quelque chose en nous du périphérique.
Quelques rappels historiques
Construit à partir des années 60 sur l’ancien emplacement de l’enceinte qui faisait le tour de Paris – les fameuses « portes » – le boulevard périphérique a été inauguré en 1973. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, il n’a pas été construit d’un seul bloc, mais en plusieurs tronçons: c’est ce qui explique probablement les disparités entre le tronçon du sud – à deux voies – et le reste, à quatre voies. Le périph peut donc être considéré comme un des grands travaux menés sous l’ère du Général de Gaulle, même si son achèvement a lieu sous celle de son successeur, Georges Pompidou.
Dès son ouverture, le périphérique parisien est un énorme succès: rien de plus simple, n’est-ce pas, pour joindre un point à l’autre de Paris, que de passer par les périphériques, quand ces derniers ne sont pas bouchés. Les parisiens en transit et les banlieusards qui rejoignent la capitale le savent bien, mieux vaut éviter les périphs entre 8h et 10h le matin, et entre 18h et 21h le soir: bouchons garantis.
Les radars n’ont pas toujours existé sur les périphériques. Il y en eu d’abord des mobiles, des voitures en posture à quelques endroits stratégiques, comme à la Porte de Saint-Ouen sur l’intérieur, ou entre la Porte de Brancion et celle de Versailles. Puis à partir de 2004, sont apparus les radars fixes, au nombre d’une dizaine.
De même, la signalisation lumineuse indiquant les durées de trajet n’est apparue que vers la fin des années 90. C’est ce qui a permis d’anticiper les différents trajets, en allant faire un tour sur le site sytadin.fr, rendu un peu obsolète par des outils comme Waze. La carte, mise à jour toute les minutes, constitua cependant un réel progrès, dont progitèrent bien sûr tous les internautes franciliens.
Quelques informations pour briller dans les salons
On pourrait parler pendant des heures du boulevard périphérique. De ses 35 kilomètres, dont le décompte s’égrène par hectomètres réguliers, à l’aide de petites pancartes sur fond blanc, disposées le long de la ceinture de sécurité intérieure. L’origine du décompte se trouve au passage du premier pont enjambant la Seine (banlieue est). Montrez-les à vos enfants, qui passeront des heures à essayer de les compter, et cesseront probablement de vous importuner pendant certains trajets.
Le périphérique n’est pas uniforme, loin s’en faut. Certains passages sont à deux voies, d’autres à trois et la plupart à quatre voies.
Le périphérique comporte 47 échangeurs, dont 6 sont autoroutiers (A3, A4, A6a et A6b, A13, A1). La plupart des sorties (ou des entrées) correspondent à des anciennes portes de Paris: Porte d’Auteuil, Porte de Clignancourt, etc. Certains comportent entrées et sorties, d’autres ne compte que des entrées, ou que des sorties. Certaines portes ne possèdent d’entrées ou de sorties que dans un seul sens (ex: Porte des Ternes, Porte de Gentilly…).
Si vous êtes un(e) habitué(e) des trajets nocturnes, vous aurez surement repéré cette multitude de panneaux électroniques, notamment près de la Porte de Clignancourt et celle de La Chapelle. Amusez-vous à distinguer les différents gestionnaires d’espace, il n’y en a que deux ou trois si je me souviens bien.
Le périphérique compte 30 tunnels. Les deux plus long passent sous le Parc des Princes et sous le Lac supérieur. Jeune, je me souviens très bien qu’on ne pouvait pas y capter la radio « grandes ondes », et qu’il aura fallu attendre 1981 et les radios libres pour écouter de la musique, coincé sous un tunnel, dans un embouteillage.
Les autres périphériques
Nostalgie
J’étais encore très jeune à l’époque, mais je garde une vision assez précise des travaux du périphérique, que nous rencontrions sur nos trajets en voiture pour aller de la banlieue sud à la banlieue nord où résidaient mes grands-parents. Plus tard, quand ils furent enfin en service, et que nous les empruntions le soir, j’admirais avec ravissement les changements de couleur induits par l’éclairage orangée qui illuminait le velours des sièges de la DS familiale.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec