L'année de la Fin de la Jupe
2012 a vu l’X fêter le 40e anniversaire de l’ouverture aux Xettes1. L’AX a dignement fêté cet anniversaire par un superbe livre et un numéro spécial de La Jaune et la Rouge. Hélas la fête a un peu été gâchée par une longue polémique, initiée en Mai 2013 sur Rue89. Il est donc légitime de se demander si, à l’X, la femme est enfin l’égal de l’homme. L’uniformologe diplômé que je suis est alors au regret de constater que c’est très loin d’être le cas.
Au commencement était Anne Chopinet
Ces deux photos de notre camarade Chopinet (72) sont célèbres. La camarade, mais aussi les photos. Elle est jolie – les photos, mais aussi la camarade – belle même, mais surtout sexy. Vous remarquerez d’ailleurs que la seconde, qui date de mars 73, soit 6 mois après son intégration, est nettement moins glamour ; ses cheveux ont raccourci, son sac à main a disparu, et ses escarpins ont été remplacés par le modèle « standard issue » de l’intendance (le commissariat de l’époque)…
Son propos n’étant pas de commenter la plastique d’une camarade, l’auteur souhaite insister sur l’opération de relations publiques (de marketing ?) menée à cette époque: il fallait valoriser l’entrée des filles à l’X, et la mode n’était pas au militaire (nous étions 4 ans après mai 68, en plein comités de soldats). Alors on s’efforça de gommer tout ce que l’uniforme avait de martial :
- Le tricorne, à fond plat, exemple unique dans l’armée française, paraît plus adapté à un pique-nique à Chantilly qu’à une prise d’armes.
- Le col, dit Aiglon mais s’ouvrant sur un large jabot, inédit lui aussi, est également fort peu militaire, à comparer au col dit « officier » des garçons. On a probablement voulu éviter la comparaison avec le col dit « Mao » des chinoises…
- Pas de tangente pour les Xettes – on ne va pas donner une arme aux femmes, quand même… – mais pas de ceinturon non plus.
- Enfin, une jolie jupe, dans la mode de l’époque, au dessus du genou.
- Seules les chaussures, probablement approvisionnées in fine par l’intendance sur un marché pré-existant, sont dans les standards de l’armée française de l’époque, c’est-à-dire appartenant à la catégorie « peut mieux faire »
De 1974 à 1994, 20 ans de modifications, puis… rien !
C’est tout d’abord la jupe qui se rallonge. La légende veut que l’épouse2 du Général Briquet (38), mise mal à l’aise par les genoux nus de ces demoiselles, ait convaincu son mari. La notice technique de 1974 précise ainsi que « la longueur de la jupe est déterminée de façon à ce que le bas s’arrête au milieu du genou »3 . Puis on donne une tangente à nos Xettes.
Qui dit tangente dit bottes. C’est logique. Une tangente est une arme, une arme est faire pour se battre, et on ne peut se battre en espadrilles. C’est pour ces mêmes raisons que les troupes défilant en armes portent des guêtres (Marine Nationale), ou des lacets blancs (ersatz symbolique de guêtres – armée de l’Air). Comme souvent, la réalité est plus prosaïque : nos camarades avaient tout simplement froid en hiver ! En tout état de cause, qui dit bottes dit qu’il n’y a rien de plus laid que de montrer un bout de jambe entre la botte et la jupe. Celle-ci-rallonge donc à nouveau. Et comme il faut pouvoir marcher, elle s’élargit. Et c’est ainsi que l’on obtient l’objet informe qui existe de nos jours.
En 1994, les Xettes « obtiennent le droit de porter le bicorne ». Cette phrase entre guillements – qui est partout, du livre sur le GU au Wikix4 – comporte une erreur majeure : chaque Xette a obtenu le droit au port du bicorne le jour où elle a réussi le concours. Toutes les grand-mères de France savent qu’intégrer l’X n’a qu’un intérêt, c’est de porter un beau bicorne. Et la légende, encore elle, dit qu’il a fallu une fille de ministre et une future pilote de chasse pour convaincre le général de quelque chose qui allait de soi5 . Où va se loger le machisme…
Depuis vingt ans, il ne s’est plus rien passé, à tel point que le binet Missettes,qui, je cite, « donne de la voix aux Xettes », créé il y a 5 ans et animé actuellement par les 2011, s’est donné pour objectif de… réformer le GU
De plus en plus long
De 1922 à nos jours, près d’un siècle de fantasmes
Un autre aspect amusant, c’est que ce GU des Xettes a été régulièrement l’objet de dessins, de projets : nous avons ainsi recensé au moins
- Un dessin dans le Petit Crapal de 19226 (page 64 du « GU des Elèves de l’EP »)
- L’article de notre camarade M.P.M. (85) dans l’IK
- Une étude réalisée, si ma mémoire est bonne, par Pierre Cardin en 1987 pour une chasse aux trésors7
- Un projet de Campagne Kès 2000 (page 70 sqq du « GU des Élèves de l’EP »)
On a ainsi, à chaque fois, cherché à adapter le GU à la mode, la vision qu’on se faisait de l’Xette, à faire sourire, voire à provoquer, sans se rendre compte qu’il fallait tout simplement adapter ce qui existait à la morphologie féminine
Le même GU pour tous
Pour une vraie égalité, il est indéniable qu’il faut que l’uniforme, ce GU si important dans la symbolique de l’École, celui avec lequel on défile le 14 juillet, soit le même pour tous, à savoir
- Une tunique longue, comprenant 6 ou 7 boutons, en fonction de la morphologie, et col officier
- Un pantalon
- Des bottines à talons plats
C’est laid, une jeune fille en pantalon et talons plats penseront certains ? Quelle importance ? C’est bô parce que c’est notre GU. Et j’imagine déjà le journaliste qui commente le défilé : « il n’y a plus de différence, à Polytechnique – le journaliste qui commente le 14 juillet dit Polytechnique – entre les filles et les garçons »
Et au bal, on fait quoi ?
Les mères – et les pères d’ailleurs – savent tous que le second avantage de faire l’X, c’est d’aller au bal en GU. Or aller au bal en bottes, il en est hors de question. Aller au bal en pantalon non plus. Il faut donc créer une « robe de soirée de GU ». C’est tout à fait possible : la Marine Nationale est, par exemple, parvenue à doter ses officiers féminins d’un très élégant boléro, non sans leur avoir imposé un spencer très peu féminin pendant 40 ans.
Un second uniforme, qui ne serait porté au mieux que deux fois, c’est cher et bien inutile me direz vous ? Il suffirait qu’il fût prêté. L’habillement de l’École a entretenu, et mis aux mesures, pendant plus de 30 ans, 300 manteaux au cas où il viendrait à l’idée un ministre de faire défiler les X par -10°C, on peut tout à fait faire de même pour les robes de soirée.
Le jour où une Xette dansera la valse au bal en GU au bras de son cavalier en civil, la cause de la femme aura fait, à l’X, son avancée finale.
Bibliographie
Le Grand Uniforme des Éleves de l’École polytechnique, « Bibliothèque de l’X », Lavauzelle.
Femmes de Progrès, Femmes de Polytechnique, sous la direction de Michèle Cyna (76), AX Editeur
Liens sur La Jaune et la Rouge
1972-1974 : trois promotions de jeunes filles sur la Montagne, Marie-Louise Casademont (74)
Métamorphoses et exigences du Grand Uniforme féminin, Diane Dessales- Martin (76) & Alexandra Mannaï (03)
Le Grand U dans tous ses états : l’uniforme de grande tenue des polytechniciens de 1794 à 2000
UPDATE 1 18/10/13 :
Le tricorne a bien été modifié. il était à l’origine plus haut, sans cocarde ni galon cul-de-dé. Une photo de face le confirme. Désolé, Anne, c’est encore toi sur la photo…
Légende : Anne Chopinet prenant une coupe de champagne avec le président Georges Pompidou, 14/7/1973.
Update 2 18/10/13 :
Bingo ! Les mémoires de Michel Debré l’attestent : l’uniforme des Xettes a été choisi par… sa femme ! Pas étonnant qu’il soit si peu militaire 🙂
Je mettrai à un moment ou un autre ces deux updates dans le corps du texte, en faisant mention expresse de la source et du copyright.
_________________________________________________
1. Nous préférons en effet ce terme à celui de « polytechniciennes ». Les X sont des X, les Xettes sont donc des Xettes, qui en est le féminin naturel sans aucune connotation péjorative
2. L’auteur est preneur de toute information à ce sujet
3. Lettre du Général Briquet au ministre de la Défense, collections Ecole polytechnique (Palaiseau)
4. Le Wikix est une sorte de Wikipedia interne à l’X
5. L’auteur remercie l’Xette 94 qui l’a contacté pour confirmer ce qui n’était jusqu’à présent qu’une légende
6. Le Petit Crapal, journal des élèves avant-guerre, est un mix de Savate, d’info-Kès et de programme du Point Gamma.
7. Si un lecteur détient ce document…
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A heavy weather skipper
« On » me suggère d’envisager l’idée de donner une jupe aux garçons.
C’est hélas une très mauvaise idée : la jupe existante est moche. On ne va donc pas la donner à 400 personnes de plus tous les ans.
J’ai reçu ce mail d’une Xette 2011. Sympa, non ?
Bonjour Serge,
Voici mon opinion sur cet article
– Merci, il m’arrive de refuser de mettre le GU (souvent à de grandes occasions) car la jupe de les bottines sont laides et qu’elles attirent même le regard tellement elles font contraste avec la beauté de l’uniforme masculin. Toutes les personnes que j’ai rencontrées en portant le GU m’ont fait remarquer la première fois que la jupe féminine était peu gracieuse. Toutes, sans exception.
– Je suis pour le pantalon, pas la jupe plus courte.
– Pour ce qui est du bal de l’X, cela ne me gène pas d’être en robe longue. C’est certes onéreux, mais je fais très peu confiance à l’administration pour nous trouver une robe de soirée « mettable ». Déjà que l’AX est très difficile pour la robe du quadrille… Je pense que ce n’est pas une priorité
Merci encore
Bon courage pour la suite
Où l’on voit que la destruction de l’orthographe se propage.
On aurait pensé les X plus soigneux dans ce domaine..
« les personnes que j’ai rencontrées »
« un pantalon »
« m’ont fait remarquer »
bon courage pour la suite..
Merci, on va rapidement corriger cela.
J’ai reçu cet autre mail sympa (eh, les Xettes, vous avez le droit de poster directement. Et vous avez le droit de me tutoyer sans m’appeler Monsieur)
Bonjour Monsieur,
Je vous réponds, non en tant que Missette, mais en tant qu’élève de la 2011 émettant son opinion.
…
Sujet souvent apparu futile, les garçons l’ont décrié comme totalement superficiel, se moquant de notre investissement à ce sujet. Je pense que cela est dû à l’absence de fond « féministe » dans notre volonté affichée de changer l’uniforme. Beaucoup sont uniquement animées par une volonté esthétique, ce qui n’est pas mon cas. …. J’ai remarqué que toute velléité féministe est très mal vue à l’X, comme ringarde, poussiéreuse, sans enjeu. Il semblerait, à écouter les X, que l’égalité est atteinte. C’est donc de l’intérieur même que vient le problème. Les X n’ont pas conscience de (ou veulent conserver ?) cette perpétuation des différences et du machisme ambiant …
Voilà donc mon avis; je pense que cet article est très juste mais manque le point principal, à savoir que les X n’y sont pas sensibles.
A votre disposition pour une plus ample discussion sur le sujet,
Et une troisième Xette, 87 celle ci :
Bonjour Serge,
Mignon comme article ou l’on sentirait presque une nostalgie pour l’époque ou les jupes des Xettes étaient plus courtes!
Je ne regrette pas de n’avoir pas porte le bicorne, le tricorne me paraissant plus seyant… L’épée et le ceinturon étaient déjà des symboles forts.
Quelque part, l’article pose non sans amusement la question de l’égalité homme-femme: jusqu’où? (J’imagine une mère annonçant a sa fille » si tu fais l’X tu iras au bal en GU » – a part pour quelques garçons manques, il risquerait d’y avoir une chute des vocations…) (Tant que les femmes seront un peu futiles…)
Hey, mais il n’y a que les Xettes qui réagissent?
Il n’y a probablement que les Xettes qui lisent…
Tu m’as demandé à deux reprises mon avis sur ton papier concernant le GU des Xettes.
Ma réponse n’entre pas dans ton QCM, c’est la suivante :
Si tu as du temps et de l’énergie à perdre, je te suggère de le faire dans le domaine de la protection de l’environnement.
Bien d'accord avec Anne; si ne serait-ce que 10% de l'élite française se consacrait à s'occuper des vrais enjeux planétaires et universels (les questions de genre en font partie, mais à un autre niveau que le sujet totalement futile du GU…), le monde irait mieux.
Je suis d’accord. Permettez moi simplement d’être dans les 90% 🙂
Bien d'accord avec Anne; si ne serait-ce que 10% de l'élite française se consacrait à s'occuper des vrais enjeux planétaires et universels (les questions de genre en font partie, mais à un autre niveau que le sujet totalement futile du GU…), le monde irait mieux.
Serge,
Pour répondre aux questions posés par ton email:
– Cet article m’a intéressé modestement. Je ne connaissais pas l’histoire de l’uniforme.
– Je ne pense pas que les enjeux pour les Xettes aujourd’hui sont résumés par l’uniforme. Pour moi c’est un détail infime et le bal, encore plus!
– Je ne pense pas que l’article en soit donne une mauvaise image de la femme, mais si on met l’accent sur ce sujet comme un enjeu majeur des Xettes, alors oui cela donne une mauvaise image. On fait l’X pour les sciences, par pour les fringues.
– De là a dire que l’article « deshonore la communauté X », c’est bien exagéré.
En général, je n’ai pas trouvé qu’il y ait du machisme à l’X. Par contre, à l’armée, beaucoup! (pour celles d’entre nous qui ont fait l’année de service militaire). Mais rien de bien insurmontable.
Bravo pour demander des avis. Bonne continuation!
Cet article m’a intéressée, pas tellement en tant qu’ancienne mais parce que je suis sensible aux questions d’égalité hommes-femmes et qu’il me paraît donc important qu’elles soient abordées à l’X, qui forme nombre de futurs cadres dirigeants. Je ne l’ai pas trouvé choquant, même si j’ai moi aussi été frappée par votre apparente nostalgie des Xettes en jupe courte.
À titre personnel et eu égard à l’état des finances publiques, je préférerais un débat à plus large échelle sur le statut militaire des étudiants de l’X et le coût de ses traditions. Mais connaissant l’institution, je crois que ces choses sont faites pour durer. Aussi, s’il doit y avoir un uniforme, je suis favorable à sa réforme, de façon à ce que les versions féminine et masculine se rapprochent le plus possible.
Ce qui se passe le soir du bal est anecdotique et je m’en moque (imaginer que notre vocation scientifique dépend de la robe qu’on nous promet pour le bal, excusez-moi mais c’est un peu nous prendre pour des potiches), mais le GU est porté si régulièrement dans le cadre de la scolarité qu’il semble légitime que les Xettes s’y sentent bien. Ce n’était pas le cas pour moi. L’actuel GU féminin semble en effet avoir pour mission (schizophrène) de désigner les femmes tout en les cachant sous cette jupe hideuse. Il est surtout inconfortable (je me souviens avec irritation de l’épingle de la lavallière et de sa fâcheuse tendance à se planter dans le cou). Puisque les GU sont taillés sur mesure, il devrait être possible de fournir un pantalon et une tunique seyant à chaque membre de la promotion.
Espérons que ces débats aboutiront à une réforme favorable aux futures Xettes !
Bonjour Serge,
Puisque tu me demandes mon avis, je trouve ca plutot sympa que quelqu’un chercher a ameliorer le GU feminin. Je voterais pour le pantalon, a condition que ca soit un pantalon taille pour nous et pas celui des garcons. Je me rappelle etre tres contente de mon tricorne. Un bi-corne avec des cheveux longs, c’est une peu tarte… J’ai de tres bons souvenirs d’aller au bal en tenue des soiree (en patalon d’ailleurs!) avec mon frere qui etait magnifique dans son tox.
Voila. Amicalement, Tania (x93)
ps. je ne suis pas sure qu’ecrire des articles sur les uniformes soit incompatible avec une action engagee dans d’autres domaine, environnement ou autre… l’intransigeance de certaines de mes camarades m’etonne.
Ma chère Tania,
merci de ton post. Le tricorne me gêne parce que c’est une coiffure de l’Ancien Régime qui ne véhicule pas les valeurs de l’Ecole. C’était dans mon papier de janvier 2013 dans la JR. Il a évidemment été supprimé. Je le remettrai en ligne
bien à toi
La mauvaise humeur et l intransigeance de certaines camarades me surprend.
N’est-il pas bon voir essentiel de se garder un peu de futile dans la vie?
» C est une consequence du progres que d entretenir l appetit du futile en variant son menu »(Jean Rostand)
Qu’y-a-t-il de mal a transformer ce GU feminin pour le rendre moins hideux. Pourquoi autant d agressivite ? Honnetement, y-a-t-il une seule personne qui le trouve seyant, voir confortable? Apres une annee de service militaire et le sport qui va avec, il vous faut un quart d heure pour enfiler les bottes qui ont ete commandees l annee precedente.
Non Serge, ton article est distrayant et ne donne pas du tout une mauvaise image de la femme. Ceci dit je ne pense pas que le GU est un lien avec les enjeux des Xettes aujourd’hui si ce n ‘est qu il contribue a ne pas les mettre en valeur.
Genevieve.
Bonjour,
Allez, pendant 10 minutes j’arrête de sauver la planète pour me consacrer à des questions «futiles »…
L’article m’a amusée, ainsi que la discussion qui a suivi. Contente de lire les points de vue des unes et des autres, et de lire le style délicieusement américain d’une collègue de promo qui vit aux States depuis longtemps maintenant. Trouvant l’uniforme peu seyant, je crois que j’aurais apprécié un pantalon, en revanche dans sa composition de tricorne + jupe, il ne me choquait pas, en particulier par comparaison avec les autres uniformes militaires que je connaissais – il me semble avoir vu plus de femmes en tricorne qu’en autres coiffures. Que dit-on de la connotation du tricorne dans les autres armes ?
Quant au « droit » des femmes à porter un bicorne avant la promo 94, au-delà du wikix, ceci demande à être documenté – on porte ce qu’on reçoit en dotation, non ? Etant de la 93 je ne me suis pas posée la question.
En revanche j’ai été dérangée à certains moments par le ton de la rédaction de l’article, qui représente un point de vue très personnel, une sorte de tribune, d’édito… je pense que l’affirmation de son caractère féministe est contestable, puisque l’article ne repose pas sur une prise de parole des femmes, et mes amies féministes n’approuveraient pas forcément le propos. Voici une proposition qui pourrait me semble-t-il lui permettre de retourner dans des colonnes plus visibles que celles où il se trouve actuellement (car il est effectivement distrayant) : séparer ce qui relève de la documentation – en l’épurant des suppositions – de ce qui relève d’un point de vue plus personnel, et parfois prescriptif, du type « tribune ».
Bon c’est pas tout ça mais j’ai l’environnement à sauver,
Bonne fin de journée
Claire (X93)
« Voici une proposition qui pourrait me semble-t-il lui permettre de retourner dans des colonnes plus visibles que celles où il se trouve actuellement »
Ma chère camarade,
* Un papier sur ce blog fait 5000 clics (celui ci par exemple : http://www.hervekabla.com/wordpress/t-auras-du-galon-mon-garcon/)
* Un papier sur le site de la JR en fait péniblement 1000 (celui-ci, pourtant excellent 🙂 que j’ai coécrit – même si mon nom a disparu : http://www.lajauneetlarouge.com/article/pointk-genek)
Je n’écrivais dans la JR que par affection…
Bien à toi
Bonjour Serge,
Merci pour cet article intéressant. Personnellement je le trouve tout à fait correct dans les propos et il soulève des questions intéressantes.
Est-ce que l’X (donc les contribuables et les X) ont vraiment besoin de mettre de l’argent et de l’effort pour réformer le GU féminin ? Pas vraiment. Mais quitte à avoir un GU (et donc de payer de toute façon pour l’avoir) autant qu’il ne soit pas disgracieux. Il est assez évident que le GU sur les hommes offre une certaine prestance et classe. En revanche j’ai rarement entendu de compliments sur le port féminin du GU, sauf pour le bicorne… Personnellement je suis plus pour avoir un pantalon avec une coupe adaptée, mais certainement pas une jupe plus courte ou des escarpins !!!
Au moment où j’écris cela, je me demande même si je ne préfèrerais pas avoir le col officier des hommes et non pas le jabot ; il n’est pas déplaisant, mais c’est simplement pour uniformiser l’uniforme (pléonasme…) entre tous les X. Cela me parait plus équitable et aussi plus simple ! Mais il y a probablement une raison à ce jabot que je ne connais pas…
Concernant le bal, moment marquant de l’X comme tu l’as bien mentionné, là le problème se pose…. on aime l’équité homme-femme, certes, mais je pense que très peu de Xettes sont prêtes à enfiler le GU (jupe ou pantalon) à l’Opéra Garnier pour un événement si majestueux et unique !! On aime se faire coquette et pour une fois qu’on peut porter des belles robes longues on en profite ! Pour les hommes, peut-être que je me trompe, mais je pense qu’entre un costard et un GU il est plus élégant de porter le GU pour le bal (cela soulève le problème du confort et de la température pour eux… car rappelons que le GU est en laine…). Alors la questions reste ouverte sur ce point…
Comme beaucoup de personnes l’ont signalé, la GU féminin n’est pas vraiment représentatif en soi de la place des femmes à l’X et n’est pas non plus un sujet crucial à débattre. Mais après tout, ce n’est pas parce qu’il y a des grands problèmes qu’il faut complètement oublier les petits problèmes, au contraire. Encore une fois, quitte à avoir un GU (qui coûte cher qui plus est) autant qu’il convienne au plus grand nombre !
Encore merci pour cet article !
Sylvie.
J’ai toujours pensé que les filles n’y comprenaient rien en matière de chiffons 🙂
Ma chère Sylvie,
au delà d’une reconnaissance certaine que je te dois pour ton commentaire fort laudateur, je n’ai d’autre choix que de t’informer de la triste réalité : autrefois en drap de laine, le GU est depuis les années 70 en gabardine synthétique, au même titre que celui de la garde républicaine, par exemple. Ô tempora ô mores ! A contrario, le GU de l’ESM (St Cyr…) est, lui, toujours en drap. Beaucoup plus élégant. Plus chaud en hiver. Plus tiède en été.
Bien à toi
Et pourquoi ne ferions-nous pas appel à un grand créateur un peu moderne pour rajeunir la coupe et les matériaux du GU?
Disons que vu ce que l’École débourse pour se payer un nouveau site web (moisi) ou un nouveau logo (absurde), je préfère ne pas penser à ce qu’elle paierait pour qu’un vrai créateur de mode refasse le GU…
Désolée pour l’erreur. J’avais l’impression que c’était de la laine, car après la pluie, une douce odeur de mouton mouillé a tendance à imprégner le GU ! Étrange… 😉
Merci pour la correction !
Tout le plaisir est pour moi.
Les Schmattes, c’est un peu mon rayon…
Excellent article. Serge, tu oublies de citer les projets de GU pour Xette imaginés par nos anciens de la 1930 et qui ont servi à l'édition des billets pour le Bal 2012. Amitiés.
merci de tes encouragements. Je n’ai pas les projets dont tu parles. Si tu en as une copie, je les mettrai en ligne. Bien à toi
Excellent article. Serge, tu oublies de citer les projets de GU pour Xette imaginés par nos anciens de la 1930 et qui ont servi à l'édition des billets pour le Bal 2012. Amitiés.
Bonjour,
Ton article ne me choque pas, et je ne trouve pas qu’il « déshonore la communauté polytechnicienne » même si je ne dirai pas qu’il est féministe.
L’uniforme n’est qu’une petite partie de la vie des Xettes, et des X, et d’ailleurs nombreuses sont celles qui s’en foutent comme de l’an 40. Au final on ne le porte pas souvent, et pour le 14 juillet, la jupe est plus aérée que le pantalon.
La question égalité homme/femme passe par d’autres enjeux que jupe/pantalon. Si le port de l’uniforme était obligatoire tous les jours, bien sûr l’enjeu serait différent et il serait légitime pour les filles de vouloir un pantalon.
Par contre si on réformait l’uniforme, peut-être suffirait-il de consulter les Xettes pour avoir leur opinion ?
Quand au bal de l’X :
1 – c’est une des traditions les plus désuètes de l’X (et je suis gentille), pourquoi vouloir reproduire des pratiques datant de plus d’un siècle ?
2 – si on y va pour voir ou pour jouer à « si on retournait un siècle en arrière pour voir », autant porter quelque chose qui nous plait et non pas un uniforme! je n’ai d’ailleurs jamais compris pourquoi les hommes y allaient en GU, alors que pour la plupart cet habit ne les mets pas vraiment en valeur….
Ce qui me choque plus, c’est que le pourcentage de filles par promos n’évolue pas , et reste coincé autour des 15%. D’autre part, peu de professeurs sont des femmes et on invite peu de femmes lors des conférences. Voici pour moi des enjeux autrement plus importants qu’un uniforme que l’on portera au maximum une 15aine de fois et qui finira au fond de notre placard….
En parlant de pourcentage, une jeune camarade me fait remarquer que le pourcentage de filles parmi les auteurs du dossier « Management, le Conseil en première ligne » dans la dernière livraison de la Jaune et la Rouge est de… 0 ! C’est ici : http://goo.gl/I4tNqw. A se demander si le sexisme d’un autre âge ne loge pas au 5 rue Descartes…
Votre article, Serge, s’il voulait faire rire, rate sa cible, et s’il voulait rendre compte de manière objective d’un aspect, certes mineur, de la vie polytechnicienne, n’en adopte pas le ton.
Je suis par consequent d’accord avec la décision de la secrétaire de la rédaction d’avoir refusé sa publication.
D’autre part, je suis une polytechnicienne ou une X. Plus rarement, entre copains ou pour parler sur le ton de la plaisanterie, une Xette.
Cordialement,
Cécile
Pourquoi un article écrit par un homme ne pourrait-il être féministe ?
Il parle de la représentation et de l’image des femmes à l’X (des Xes si on veut se mettre à une dénomination moins infantilisante et réductrice), en regrettant qu’on n’y mette pas autant en valeur les femmes que les hommes.
Certes, l’uniforme n’est pas aussi important pour la réussite des étudiantes que les cours qu’on peut y recevoir et l’attitude que cadres et professeurs ont envers nous. Mais enfin, quand l’X est toujours en première ligne, et en uniforme, dès qu’il s’agit de parler d’école d’ingénieurs, le GU reste une part importante de l’image des élèves.
Et c’est bien d’image qu’il s’agit ici. Une femme militaire ne peut pas être séduisante, là où un homme militaire est séduisant. Etat d’esprit ? Formatage ? Jeu sur les codes ? Je ne sais pas. Mais on ne peut pas, actuellement, remplir à la fois les codes de l’élégance militaire et ceux de l’élégance féminine dans une seule tenue. C’est bien dommage.
Donc oui au pantalon pour tous et toutes, et oui à une tenue propre à l’Ecole que les Xes pourraient porter en soirée (Bal, X-Tra, autre) afin de se distinguer des soeurs et des amies de leurs camarades. Une telle tenue pourrait aussi être utilisée lors des cérémonies privées type mariage des camarades, avec un confort et une élégance bien plus grands que notre uniforme actuel…
Merci en tout cas pour l’article, son refus par l’AX ne fait guère que montrer qu’il y a là un sacré paquet de personnes relativement âgées qui ne suivent pas tout à fait le rythme des choses.
Serge Delwasse devrait être remboursé par la Sécurité Sociale.
Il a le mérite de nous forcer à réfléchir.
D’ailleurs, une question m’a plongé dans un abîme de réflexions. Pourquoi les Polytechniciennes remplacent-elles leur nom de famille par leur numéro de promotion ? L’anonymat ne me semble pas une hypothèse à retenir. Vu le petit nombre de Polytechniciennes, il doit être facile d’identifier qui écrit. En outre, est-il concevable que l’élite de notre nation n’ait pas le courage de ses opinions ? Alors, plus subtilement, le Polytechnicien étant un militaire, est-ce un moyen pour la Grande muette de faire entendre sa voix, sans violer ses règles ?… Un problème que seul un Polytechnicien peut résoudre ?
Ben… Pour avoir utilisé ceci, j’ai simplement suivi le mouvement des autres avant moi, parce que cela donne notre génération sans alourdir la ligne de présentation. En l’occurrence, m’identifier est un peu compliqué, nous sommes trois dans la promotion. Mais c’était une façon de s’exprimer dans le même cadre que celles qui précédaient, le tout sans laisser le nom complet apparaître sur google, ce que je n’aime pas trop faire personnellement. Non que je n’assume pas mes opinions, mais simplement je n’aime pas qu’Internet donne trop d’informations disparates sur moi.
PS : pour m’identifier, indice : mon nom comporte un H majuscule 🙂
Un H dis tu ? Achille ?
ok, je sors ->
Second essai.
Un H dis tu ? Halice ?
Dernier essai
maHrtin ?
Bonjour,
je ne suis pas contre une uniforme avec des pantalons pour les filles, c’est tellement pratique..et joli, si bien taillé en fct des formes gracieuses de chacune
et pour une GU avec des vêtements dits ‘techiques’ coupe vent légers et respirants qui sont plus ‘à la mode ‘ de nos jours avec une belle tenue en toute instance
bon courage aux missettes dans leur démarche
Diana Angélique Diacre (Diaconu X99)
Bonjour.
Permettez moi d’apporter une réflexion quand au port de la jupe et des bottes pour les féminines de polytechnique .
Depuis 2000, je crois, le modèle de bottes a changé. Il s’agit d’un modèle de chez Paraboot, qui n’a rien de très élégant . La forme moulante , le pied qui fait bien une pointure au dessus et l’affreuse zip sur le côté …
En 1978 , c’était la grande mode des bottes tubes à talons de 4 cm , plats et larges , vers 1986 , les talons étant un peu plus effilés et de 3 cm , le talon bottier , comme on l’appelé dans la profession de maître bottier . Sans en être sûr , mais en 1990 , il y a eu une nouvelle version de bottes , avec talons plats de 2,5 cm , des vraies cavalières, classiques , à la fois saillantes et pratique pour marcher . Car à 20 ans toutes les jeunes femmes, surtout celles issues des bonnes familles , ce que sélectionne polytechnique, n’ont pas l’expérience de la marche avec talons hauts . Dans les milieux modestes , à 13 ans les hits talons , le maquillage et la clope sont de mise .
De ce dont je me souvienne , en ayant vu à la télévision d’état , les défilés du 14 juillet des années 70 , 80 et 90 , c’est que les bottes de ces demoiselles étaient bien coupées et sur mesure ce qui leur conférait une allure plus que parfaite , contrairement au après ski qu’ elles portent maintenant …
En 1987 , j’ai eu là chance de faire mon service militaire à côté de Versailles et nous allions tirer à Satory. Durant une pause , nous avions pu aller visiter l’atelier du maître bottier et celui du tailleur qui fournissait les garnisons locales . Étant à l’armée de l’air , une armée très féminisée , déjà l’époque , les femmes cadres , sous officier et officier, allaient se faire confectionner leurs bottes chez ce maître bottier . Elle détestaient les bottes de leur paquetage réglementaire, car il s’agissait de modèles à zip , moulantes , avec des élastiques qui leur coupaient les mollets , puisque n’arrivant pas bien en dessous du genoux . De ce fait , elle préféraient à cette époque mettre 3000 francs , je crois dans une paire de bottes modèle polytechnique, comme elle s’appelaient.
Pour rebondir sur les propos de la générale qui disait que l’on ne va pas à la guère en espadrilles et encore moins en escarpins . Les bottes affirment le côté militaire de la femme officier , portée avec une jupe , comme en vénerie et pourquoi as le tricorne , qui n’a rien d’une tenue de pique nique . Les veneuses le portent à merveille à cheval , lors des chasses à courre . Cette générale eu une excellente idée de vouloir rallonger les jupes . Oui des bottes cela se porte avec une jupe en dessous du genou et des collants clairs . Elle avait compris que cela n’était pas un tailleur de bureau dans lequel on ne bouge pas , mais bien une tenue de défilé pour faire 1 bon kilomètre à pied . Quand aux pieds de ces demoiselles , de Belles bottes cavalières toutes simple à talons plats de 2,5 cm , un modèle issue de l’équitation , ferait très bien l’affaire . A l’époque où ont étés créés ces tenues pour les hommes , le cheval était le moyen de transport des officiers et les polytechnicien en sont , de parleur rang , ils se sont impliqués durant la première guerre mondiale …
Alors oui restons sur la jupe , pour ces dames , faisons fi des époques et de la mode , ce grand uniforme doit rester intemporel et passer les époques …