La tour de Babylone (et autres nouvelles)
C’est un peu par hasard, sur les conseils de mon beau-frère, que je suis tombé sur mon premier livre de Ted Chiang. J’avoue ne pas avoir été déçu. La tour de Babylone est un recueil de nouvelles écrites par cet auteur spécialiste de science-fiction, qui aborde plusieurs thèmes parfaitement d’actualité.
Comme la dernière nouvelle du livre, dans laquelle l’humanité dispose d’une technique capable d’inhiber la perception de la beauté. La calliagnosie permet ainsi de ne plus juger les gens par leur physique. Bien entendu, l’utilisation de cette technologie soulève des débats éthiques qu’on croirait sortis des colonnes d’un grand quotidien national. Inutile d’en dire plus…
Autre nouvelle tout aussi intrigante, celle où le monde est confronté à l’apparition d’anges. Leur rôle, tel que proposé par Ted Chiang, n’est ni de nous juger, ni de nous accompagner. Mais leur apparition, dans un fracas étourdissant, provoque des dommages collatéraux dont l’impact sur l’humanité relève tout aussi bien des problèmes pratiques de prise en charge de victimes de catastrophes naturelles, que des problèmes de foi, liés tout aussi bien à ces manifestations d’ordre divin qu’aux répercussions qu’elles engendrent.
Mais des huit nouvelles que contient ce registre, il est est une qui a connu son heure de gloire, via son adaptation au cinéma, dans le film Premier contact, un film superbe dont j’ai déjà vanté les mérites. Le film s’appuie sur la même construction que la nouvelle, mais ici, paradoxalement, l’adaptation l’emporte sur la forme originale, notamment sur la séquence finale, absente du texte.
Au final, voici un livre de grande qualité, que je ne saurais que conseiller aux lecteurs avides de textes imaginatifs, d’une science-fiction qui reste collée aux problèmes de la vie courante, et pousse le lecteur à approfondir sa réflexion sur des sujets essentiels.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec