La mort de Palm
Il ne faut pas être grand devin pour constater que la mort de Palm est proche. Triste fin pour une entreprise qui a popularisé le concept de PDA, ainsi que celui de SmartPhone en rachetant Handspring, fabriquant des extraordinaires Treo, premiers téléphones à intégrer des fonctionnalités de PDA et un accès à Internet.
On peut reprocher deux erreurs à Palm: celle de s’être enivrée de ses propres succès, celle d’avoir réagi trop tard et dans la mauvaise direction.
Le premier problème de Palm, c’est de s’être endormi sur ses lauriers. Les Treo étaient probablement de formidables machines, de 2001 à 2005. A partir de cette date, les modèles qui se sont succédés ne furent que des copies les uns des autres. Si l’évolution du Treo 180 au Treo 600 fut remarquable, la suite le fut moins. Sans parler de la sortie de modèles sous Windows mobile, allant à l’encontre du public d’aficionados de Palm OS. Et que dire du Centro? Aucun intérêt, ni en terme de design (batterie faiblarde, robustesse douteuse), ni en terme de fonctionnalités (ni WiFi, ni 3G).
Le second problème, c’est celui de s’être lancé dans des aventures inutiles, comme celle du Foleo, un ultra-portable censé travailler de concert avec un Smartphone Palm. Quel est l’intérêt de se promener avec un ultra-portable lorsqu’un Smartphone peut faire exactement la même chose?
En commettant ces deux erreurs, Palm a laissé le champ libre aux deux principaux fabricants actuels de Smartphone, RIM (BlackBerry) et Apple (iPhone). L’essor de RIM, c’est justement l’évolution fonctionnelle qui manquait chez Palm: un client de messagerie plus riche, la connectivité WiFi, une autonomie sérieuse. Celui de l’iPhone correspond plutôt à la rupture technologique à laquelle Palm aurait dû se consacrer en 2007, plutôt que de sortir un ultra-portable sans avenir.
palm |
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1.00 |
blackberry |
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0.65 |
iphone |
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1.10 |
Aujourd’hui, Palm agonise. Les développeurs de milliers d’applications qui en faisaient le succès se sont sauvé ailleurs pour développer des applications pour iPhone. Et il me semble pathétique de découvrir sur son blog que le sujet d’actualité soit la sortie des deux derniers modèles de Palm (Pre et Pixi) en France.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Il serait intéressant d’essayer de comprendre les raisons de ces difficultés.
Un modèle de développement qui ne pouvait pas évoluer? (une sorte d’impasse technologique?)
Une évolution du management de l’entreprise qui l’a transformée en bureaucratie – dinosaure incapable d’écouter le marché?…
L’oraison funèbre n’est peut-être pas totalement d’actualité. Dans la Tribune d’aujourd’hui, Lenovo étudierait le rachat de Palm … Toujours est-il que Palm vient effectivement rejoindre la cohorte de ces entreprises qui furent leaders et qui bouffies d’excès de confiance, n’ont pas vu et su gérer le changement et la concurrence … Il y en aura d’autres !
Un seul repreneur annoncé (Lenovo): ça sent vraiment la fin. Même HTC a renoncé, alors que c’était son principal fournisseur. D’ailleurs, c’est un cas intéressant, où un sou-traitant survit à son donneur d’ordres…
Au final, ils s’en sortent avec un joli cercueil, vu le rachat par HP 1.2$Mds
D’ailleurs j’ai du mal à comprendre la logique d’HP.
Je ne les vois pas capables d’imposer webOS par rapport à iPhoneOS et surtout Android.
Sauf s’il se cache quelque alliance entre HP et des constructeurs asiatiques, mais là encore ce serait étonnant.
La mort de Palm c’est pour moi l’entreprise qui ne survit pas au départ des ses fondateurs visionnaires.
Handspring a justement été créée par des fondateurs de Palm, qui se sont barrés en 2001, entreprise que Palm
a rachetée par la suite pour combler ses propres manques.
C’est un peu l’histoire d’Apple sans le retour de Jobs
Rachetés une année de CA, pas de quoi se taper le cul par terre. Mais je suis d’accord, je ne comprends pas HP. Il y a dix ans, la bataille entre Palm et HP/Compacq (fabricant des premiers Pocket PC) avait du sens. Là, on dirait Lada qui s’empare de Simca.