La leçon de succession de Ruth Bader Ginsburg
De la juge Ruth Bader Ginsburg, qui siégeait à la Cour Suprême des Etats-Unis et qui vient de décéder à l’âge honorable de 87 ans, on ne voit fleurir que des éloges, et c’est probablement mérité. Son engagement et les combats qu’elle a menés pour défendre l’égalité des sexes témoignent de sa valeur et de son courage. Rien à dire à ce sujet. Un documentaire, et même un film (que je n’ai pas vus) ont été consacrés à cette infatigable militante, surnommée RBG aussi bien par ses proches que par ses adversaires.
Oui mais voilà, malgré un parcours sans faute, la juge a probablement commis une erreur d’appréciation politique qui risque bien de faire gagner des points au président américain. En allant au-delà de la limite des 80 ans au-delà de laquelle elle pouvait librement quitter son siège, et en passant de vie à trépas à la fin du mandat du président républicain actuel, elle offre, sans le vouloir, la possibilité à Donald Trump de nommer un successeur proche des idées républicaines, faisant ainsi perdre au parti démocrate une place qui vaut de l’or. Eut-elle renoncé à son poste quatre ans plus tôt, et laissé Barack Obama nommer son successeur, on n’en serait pas arrivés là.
S’accrocher à un siège, c’est une pratique courante, dans toutes les démocraties. Les responsables de tout ordre se croient – ou se veulent – irremplaçables. Le hic, c’est que parfois, cela va à l’encontre non seulement de l’intérêt commun mais aussi de leurs propres intérêts.
Il faut savoir tirer sa révérence et quitter la cène avec panache.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec