La journée du bonheur
Il paraît que le 20 mars est la journée internationale du bonheur. Je ne sais pas qui ou quel organisme a choisi cette date, qui doit coïncider avec l’équinoxe de printemps et marquer ainsi le début du printemps, mais pour cette année, il faut bien le reconnaître : le choix était particulièrement judicieux.
Ce 20 mars marquait en effet le début des épreuves du bac. Enfin, de ce qu’on appelle aujourd’hui le bac, celui concocté du temps de Blanquer, et qui n’a presque plus rien à voir avec l’examen que j’ai connu il y a près de quarante ans. Deux épreuves, en plein moi de mars, alors que 40% du programme reste encore à couvrir, de qui se moque-t-on ? Bien sûr, les élèves qui ont passé ce bac ont dût trembler comme des feuilles mortes à la veille des épreuves, c’est humain. Mais j’ai une bonne nouvelle pour eux : les vacances vont bientôt commencer, jusqu’au « grand oral »…
Et puisqu’on parle d’épreuve, il faut avouer que celle que subit notre première ministre, Elisabeth Borne, est à la hauteur de ses ambitions. Après plusieurs semaines de débats- ou non débats – houleux, après 7 ou 8 journées d’action – doux euphémisme pour parler de grève – la voilà confrontée à une double motion de censure, en raison de son usage, jugé un peu précipité, de l’article 49.3. Ce n’est plus la journée du bonheur, c’est l’heure de Borne….
Mais en matière de bonheur, il y a probablement plus chanceux que nos amis bacheliers et que le gouvernement réunis : mes chers compatriotes, favorables ou non à la réforme des retraites, à l’allongement de la durée de cotisation et au départ à 64 ou 65 ans… Ceux là, mes chers compatriotes, vont pouvoir profiter d’un petit regain d’activité du côté de l’intersyndicale et des journées d’action. Le résultat de la seconde motion de censure n’était pas encore annoncé, que les premières queues se formaient déjà à l’entrée des stations-service…
Mais c’est un adage bien connu : le bonheur ne vaut que s’il est partagé.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec