Là haut
Les adeptes de la « guerre des étoiles » à la sauce Ronald Reagan doivent en tomber des nues : la guerre des étoiles n’aura pas lieu. La troisième guerre mondiale, version fin du monde à grands coups de missiles balistiques intercontinentaux déclenchés par un nième docteur Folamour, c’est bon pour le cinéma. Mais dans la vraie vie, les choses se passent différemment.
Non, dans la vraie vie, la guerre froide, elle se passe en silence, à 15 ou 20 mille mètres au-dessus de nos têtes.
Dans des ballons.
Pas n’importe quel ballon, quand même. Des ballons espions.
Ça laisse songeur, non ? La plus grande menace aérienne à laquelle doivent faire face les Etats-Unis d’Amérique, depuis l’attentat contre le World Trade Center, c’est une invasion de ballons, d’origine incertaine, même si le gouvernement américain pointe du doigt son voisin de l’autre côté du Pacifique. La guerre froide du 21ème siècle, elle ne se déroule ni à coups d’avions d’observation évoluant à très haute altitude, ni même de satellites espions dotés de caméras à la résolution hyper précise. Non, elle se passer juste à l’aide d’une armée de ballons plus ou moins dirigeables – et probablement dirigés à distance. Des montgolfières transformées en drones, en quelque sorte.
Coût probable de l’opération : même pas le prix d’un F-35 d’occasion.
Au passage, c’est le moment de lancer un bon et retentissant cocorico. Parce que qui dit montgolfière dit … frères Montgolfier, inventeurs du système éponyme, à la fin 18ème siècle. Et même si d’après Wikipedia, les deux frères ardéchois se sont inspirés de modèles conçus en Chine, on ne peut que ressentir un sentiment de fierté nationale en voyant que les plus grandes nations s’inspirent de procédés inventés dans l’hexagone pour développer leur business. C’est le moment de réclamer des royalties !
Aux dernières nouvelles – mais en matière de guerre froide et d’espionnage, les nouvelles ne sont pas toujours les dernières, et sont souvent de fausses nouvelles – les USA auraient eux aussi lancé, en représailles, une flopée de ballons en direction de la Chine. Durée du trajet ? quelques jours sûrement, si les vents sont favorables…
D’autres nouvelles, dont je ne connais pas la source, annoncent, dans un esprit d’apaisement, que ce n’est ni la Chine, ni même la Russie ou tout autre état qui se cache derrière cette invasion de ballons, mais une intelligence extraterrestre. Les soucoupes devaient être en panne, et les martiens seraient donc venus en ballon ! Grandiose…
Alors que nous croulons sous les mauvaises nouvelles, entre la guerre en Ukraine, le tremblement de terre en Syrie et en Turquie, et la réforme des retraites qui patine, réjouissons-nous, chers lecteurs : cette guerre de ballons apporte, avouons-le, un peu de fraîcheur.
Il ne nous reste plus qu’à prêter quelques ballons à monsieur Zelensky.
Il saura bien quoi en faire.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec