La Harissa rentre au patrimoine mondial de l’Unesco
L’actualité, c’est comme un guide culinaire : on y trouve des actualités plus ou moins douces, des actualités savoureuses, et parfois même, des actualités piquantes. Comme celle sur laquelle je suis tombé hier, et qui m’a laissé un goût savoureux dans la bouche. La Harissa, cette purée de piments dont nous, les tunisiens, sommes particulièrement friands, vient de faire son entrée au Hall of fame de la bouffe internationale, autrement : le Patrimoine mondial de l’Unesco.
Pour être franc, cela ne me surprend pas. Je dirais même plus : je suis surpris que cet aliment particulier n’y soit pas présent depuis plusieurs années. Il faut dire qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être capable d’apprécier la Harissa. C’est comme le pilotage d’une formule 1, la résolution d’équations différentielles ou le poirier : il y a ceux qui savent, et les autres.
J’avoue faire partie de la première catégorie. Et je n’ai aucun mérite : ma famille maternelle est originaire de Nabeul et de ses environs, autrement dit, du Cap Bon et de la capitale de la Harissa. Là-bas, je ne dirais pas qu’on en consomme au petit-déjeuner. Mais à tous les autres repas, certainement. Y compris le goûter : rien de tel qu’une assiette harissa + huile d’olive, éventuellement agrémentée d’un peu de thon, et d’un peu de pain pour saucer le tout.
La Harissa se consomme avec de nombreux mets, mais pas n’importe lesquels. Je suis horrifié, par exemple, quand je vois quelqu’un en verser sur un plat de couscous. C’est une faute de goût impardonnable. En revanche, un petit supplément de Harissa, c’est une obligation lorsqu’on consomme un plat de grillades, une assiette tunisienne, un sandwich tunisien, un fricassé ou un sandwich pita shwarma.
Mais certainement pas avec un couscous, bande d’ignares.
Un dernier point avant de vous laisser pour aller me faire ma piqûre de Harissa quotidienne. On peut consommer la Harissa sous trois formes : en pot, en tube, ou faite maison, ce qui devient de plus en plus rare. Mais quelle que soit la forme, je vous recommande d’ajouter un peu d’huile d’olive, du persil et des oignons. La saveur de ce mélange vous emportera au-delà de tout ce que vous pourriez imaginer.
Enfin, si vous faites partie des heureux élu capable de la savourer.
Parce que si vous trouvez ça vraiment piquant, je suis désolé.
Je ne peux rien faire pour vous.
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec