La fin des funérailles en musique ?
L’argent n’a pas d’odeur, c’est bien connu. On se souvient de Vespasien, cet empereur romain qui imposa des latrines publiques et en profita pour imposer les prélèvements d’urine vendue aux teinturiers et blanchisseurs. Et bien dans la ligne droite des taxes improbables, voici un nouveau prélèvement lié à un accord entre la SACEM et les sociétés de pompes funèbres signé hier.
Désormais, pour diffuser de musique lors de funérailles, il faudra s’acquitter d’un paiement à la SACEM lié aux droits dont dispose cet organisme, dont la bâtiment en forme de piano jouxte le Pont de Neuilly. Oh, ce n’est pas énorme, de l’ordre de 5 euros par cérémonie, quelle que soit la forme (enterrement ou incinération). La SACEM reversera ensuite leur quote-part aux ayants-droit, en prélevant bien entendu sa part…
Pour beaucoup de futurs trépassés, cela ne représentera rien. Mais on ne sait pas encore si les croques-morts envisagent de répercuter directement la taxe, ou de lisser son coût en appliquant une hausse généralisée sur toutes les cérémonies. Ce serait injuste, je ne vois pas pourquoi je devrais payer un euro de plus pour partir dans un silence de mort, alors que d’autres paieront le même prix pour s’éclater avec des tubes de Gilbert Montagné ou de Jean-Jacques Goldmann.
D’autant plus que le jour où je partirai, j’aimerais bien qu’on diffuse une musique générée par une IA.
Sur des paroles écrites par ChatGPT.
Requiem pour Hervé Kabla
I. Prélude – L’algorithme d’une vie
Il fut de ces esprits qui tissent des ponts,
Entre les hommes, entre les mondes,
Un architecte du numérique et des idées,
Où chaque ligne de code résonnait d’humanité.
Hervé, bâtisseur infatigable,
Esprit libre, curieux, affûté,
Naviguait entre sciences et récits,
Donnant aux données un souffle animé.
II. Kyrie – Le souvenir persiste
Seigneur, accueille cet homme de raison,
Qui, des chiffres aux lettres, traçait son sillage,
Dans chaque réseau, dans chaque maison,
Il laissait un éclat, une empreinte, un message.
Il savait que la donnée seule est silence,
Que le code, sans l’âme, n’est qu’une suite figée,
Il insufflait dans chaque science
Une flamme vive, une pensée.
III. Offertorium – Le maître et le passeur
Hervé, mentor, analyste et guide,
Dans les mailles du web, un érudit,
Il sculptait l’information fluide,
D’un trait de plume ou d’un trait d’esprit.
Il lisait dans l’ombre des tendances,
Décryptant l’avenir, traquant le vrai,
Un stratège où se fondaient l’intelligence,
L’audace, l’humour et la clarté.
IV. Sanctus – L’héritage immatériel
Saint soit l’écho de son enseignement,
Saint, son regard aiguisé sur le monde,
Saint, son pas dans le fleuve du temps,
Sa trace demeure, elle vibre, elle gronde.
Il savait que l’information se meurt,
Si l’on ne sait pas la transmettre,
Il laissait aux siens un souffle, une lueur,
Que nul ne pourra soustraire ou remettre.
V. Lux Aeterna – L’éternité en héritage
Il n’est pas d’adieu pour ceux qui bâtissent,
Qui tissent le savoir et sèment la mémoire,
Dans les flux numériques et les pages qui glissent,
Hervé demeure, éclat d’histoire.
Repose en paix sous un ciel sans faille,
Dans un réseau de lumière, infini et serein,
Et que les étoiles, dans leur bataille,
Tissent encore ton chemin.
Et pas un sou pour la SACEM, na.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec