La fin de Klout
Klout, vous connaissez? Si votre réponse est négative, c’est trop tard: l’enfant chéri des Twittos égocentrés et des spécialistes de l’influence auto-proclamée va fermer ses portes le 25 mai prochain, le jour de l’entrée en vigueur du RGPD. Petit retour sur ce service qui m’a toujours semblé plus néfaste qu’utile.
Créé en 2008 par un inconnu, Joe Fernandez, développeur d’origine cubaine, Klout prétendait mesurer l’influence des utilisateurs qui devaient, pour cela, connecter leurs comptes sur les réseaux sociaux. Klout calculait alors un score, inférieur à 100, et qui permettait de se comparer aux autres utilisateurs connectés. Un concours de longueur de qu… digitales, en fait.
Klout a eu son heure de gloire dans les années 2010 à 2013. L’aboutissement d’un tel succès, fut l’acquisition par Lithium, pour un montant estimé, selon certaines sources, à plus de 100 millions de dollars.
Chaque utilisateur se voyait attribuer un score, ainsi qu’une liste de thématiques sur lesquelles nous étions censés être des experts. L’outil était utilisé, assez souvent, par des community managers à la recherche d’experts sur telle ou telle thématique, en espérant tomber sur un « influenceur du web » !
Avec un score Klout aussi faible, pas de quoi frimer sur Twitter…
En réalité, Klout ne mesurait pas l’influence, mais la présence sur les différents réseaux connectés: plus vous ajoutiez de réseaux, plus votre score Klout grimpait; Plus vous étiez actifs, plus votre score Klout grimpait. Mais si vous preniez ne serait-ce qu’une ou deux semaines de « vacances » sans publier, alors votre score dégringolait… De là à y voir des technologies d’intelligence artificielle comme le prétend le communiqué de presse de Lithium annonçant la fermeture du service, il y a un pas que je ne franchirais pas.
Dans le livre « La communication digitale expliquée à mon boss« , Jerôme Deiss (alias @e_influenceur sur Twitter) réglait son sort à Klout, en des termes encore plus précis. Je vous livre ici son texte (l’ouvrage complet peut être acheté ici).
Bravo Jerome pour ton franc-parler !
Klout rejoint donc, dans le grand cimetière du web, ces outils et services qui ont contribué à l’essor des réseaux sociaux, comme Posterous, Meerkat (concurrent de Periscope) ou Orkut. Un signal de plus à l’attention de ceux qui croient que l’avenir de plateformes peu rentables comme Snap ou Twitter est assuré…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec