La bataille du diesel sur le chemin des drames?
Qu’il est difficile, le métier de chef de l’état ! Alors que notre jeune et moderne président (celui qui utilise Facebook et les réseaux sociaux) tente d’invoquer les mânes de Maurice Genevoix et le souvenir de la Grande guerre, le bon peuple (celui qui utilise Facebook et les réseaux sociaux) le ramène à la triste réalité du terrain: celui de la hausse des prix du carburant. Panem et circenses. L’équipe de France de football a fourni l’effort qu’il fallait sur le second point. Le gouvernement saura-t-il apporter des solutions sur le premier? Rien n’est moins sûr.
Car malheureusement, on ne sent pas encore Emmanuel 1er percer sous Macron. Ce jeune président a voulu marquer son mandat sous le sceau de l’effort national et des réformes au pas de course. Même s’il faut passer par une hausse de 20 ou 30 centimes du litre de diesel. Une hausse de près de 20%, qui ne pèse pas lourd auprès de l’électorat des centres villes, qui dans l’arbitrage coût du loyer / coût des transports, a déjà fait son choix. Mais pour la France des terroirs, celle qui roule sur près de 20 à 30 000 kilomètres par mois, la facture peut paraître douloureuse. 30 centimes du litre, pour une consommation moyenne de dix litres au 100 kilomètres, cela fait 3 euros de plus par 100 kilomètres. Soit près de 20 euros à chaque plein. Soit quelques centaines d’euros, qui peuvent peser lourd à la fin de l’année.
Accessoirement, ce débat en dit long sur l’avenir de la voiture électrique. Préoccupation du moment des constructeurs automobiles, élément majeur dans le long cheminement de la transformation énergétique, elle semble bien loin des attentes de nos compatriotes. Le 17 novembre prochain, il ne s’agira pas de réduire les émissions de gaz à effet de erre, de réduire le réchauffement climatique de 2 à 1,5 degrés ou d’installer des bornes de recharge accélérée dans nos campagnes. Il ne sera même pas fait mention du retour au pouvoir de Georges Clémenceau, premier signe annonciateur de la victoire finale. Non, le 17 novembre prochain, on défilera pour défendre le pouvoir de polluer. Qu’il est difficile, le métier de chef de l’état…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec