Jurassic World: bof, bof, bof
Plus gros. Plus grand. Et plus de dents. Le message est clair. Le résultat? Bof.
Car il ne suffit pas de rendre les dinosaures encore plus méchants pour faire un bon film. Et tout ce qui faisait l’attrait de Jurassic Park – le stress, la surprise, l’humour – réapparaît ici sous une forme largement diluée. Difficile d’être le numéro 4…
Les scénaristes, conscient de cet enjeu, ont donc voulu innover. Dans Jurassic World, le parc est ouvert, les erreurs du passé assumées, et comme dans un parc d’attraction de Floride, des milliers de touristes circulent entre les attractions, les échoppes et les files d’attente. Les enfants batifolent avec des dinosaures herbivores sans danger (si ce n’est probablement leur poids) et les espèces dangereuses vivent confinées.
Oui, mais c’est sans compter avec le méchant génie génétique, qui non content de faire revivre des dinosaures, manipule désormais leur ADN pour croiser un Tyrannosaure avec un Velociraptor, une grenouille et une seiche. Le résulat est terrifiant, et seule l’attaque combinée de trois autres espèces – chut! – parviendra à réduire la sale bête au silence. Bien entendu, les deux jeunes ados s’en sortiront, et un happy end clôturera ce festival de coups de crocs.
Seul intérêt, une scène de panique digne de celles des Oiseaux, où une bande de ptéranodon (ou de ptérodactyles?) s’abat sur les vingt mille touristes du parc. Et font un carnage. On sent que plus de vingt années se sont écoulées depuis le premier épisode: l’Amérique s’est habituée aux catastrophes écologiques et aux centaines de victimes. Quand Spielberg se contentait de quelques morts violentes dans son premier film, Jurassic World n’hésite pas à faire trépasser une unité de commandos, le patron du parc, et plusieurs visiteurs affolés.
Et vous, que feriez-vous si un vol de ptéranodons s’abattait sur votre rue?…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec