Jeux paralympiques et étymologie

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Depuis quelques jours, Paris accueille les Jeux Paralympiques 2024, peu après avoir accueilli les Jeux Olympiques pendant une quinzaine de jours. Reprenant à peu près la même structure, les mêmes stades, le coup de projecteur sur ces Jeux Paralympiques donne l’occasion de découvrir des athlètes étonnants, et surtour les différentes compétitions organisées de manière à ne pas opposer des athlètes capables de performances très différentes en fonction de leur handicap.

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Cet événement offre aussi un coup de projecteur inédit sur le vocabulaire du paralympisme, et je dois avouer que je suis assez surpris de la construction des noms des épreuves. Le terme lui-même de « paralympisme » nécessite quelques explications. En grec ancien, le préfixe παρά peut avoir plusieurs sens. Il peut marquer la proximité, le fait de se trouver à côté de quelque chose; comme dans « parallèle », « parapharmacie », ou pire, « para-dichlorobenzène ». Il peut aussi marquer l’opposition, la contradiction, comme dans « parachute » ou « paratonnerre ». On le retrouve également dans le terme « paralysie », et par extension dans paralysé, toujours dans le sens de proximité. Mais bien évidemment, tous les athlètes des jeux paralympiques ne sont évidemment pas paralysés, et les formes de handicap sont extrêmement variées, allant de la perte d’un ou plusieurs membres, à la perte de sens comme la vue ou l’ouïe.

C’est ce même sens de proximité, de situation « à côté de », qu’on retrouve dans le terme paralympisme. Les Jeux Paralympiques se déroulent à côté des Jeux Olympiques, et tirent leur nom de cette proximité temporelle, et parfois géographique.

C’est tout.

N’allez pas cherche autre chose, même si la proximité avec paralytique ou je ne sais quel autre terme pourrait vous mener sur d’autres voies.

Là où le bât blesse, c’est sur les noms des épreuves. Au lieu de se nommer cyclisme, natation ou athlétisme, les épreuves des Jeux Paralympiques portent des noms barbares comme para cyclisme, para natation ou para athlétisme. Sans oublier para-badminton ou para tir à l’arc. Or quand on regarde ces épreuves retransmises sur les chaînes de la télévision publique, que voit-on ? Des athlètes pratiquer le cyclisme, la natation, le badminton ou le tir à l’arc. Avec des règles parfois adaptées, ou des postures parfois étonnantes. Mais dans les faits, c’est bien de natation ou de cyclisme qu’on parle.

Vous me direz que je chipote, et que je critique pour le plaisir de critiquer ? Je ne le crois pas. Quand on parle d’inclusion, quand on parle de faciliter l’accès aux structures sportives ou aux infrastructures sportives, on ne cherche bien évidemment pas à créer une catégorie à part, mais justement de permettre l’indifférenciation des accès, que l’on s’intéresse à une personne disposant de 100% de ses facultés ou diminuée par une forme de handicap, quel qu’il soit.

Si je recrute dans une équipe de développement un ingénieur sur un fauteuil roulant, il ne va pratiquer une forme de para développement informatique. Et un community manager manchot n’est pas un para blogueur.

Bref, au lieu de créer ces noms discriminants, le Comité Paralympique aurait dû utiliser les mêmes termes, marquant ainsi l’unicité du sport considéré, qu’il soit pratiqué par des athlètes valides ou handicapés.

Le fait même d’ajouter le terme para aux différentes disciplines est un signal faible.

Le signal que l’inclusion est un souvent beau discours, mais encore loin d’être une réalité.

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