Jean-Pierre Pernaut
Jean-Pierre Pernaut était une star de la télévision française : il a tenu le même rôle, celui de présentateur du journal télévisé de 13 heures sur la première chaîne, durant près de trente ans. Un record. Et il est vraisemblable que s’il n’avait pas contracté le cancer qui vient de l’emporter vers d’autres cieux, il serait encore aux manettes du 13h, où il s’imposa, jusqu’à faire oublier l’autre star du 13h, Yves Mourousi.
Pernaut, c’était aussi un sourire un peu crispé, et le sentiment de se faire embarquer dans un narratif franco-français, où les nouvelles de la France profonde arrivaient bien avant celles du reste du monde; Il aurait été capable d’ouvrir le 13h avec un long « tunnel » consacré à la fête des grands-mères à Brive ou à la hausse du prix des fraises au kilo à Carcassonne, avant d’aborder la crise en Ukraine par un entre-filet entre 13h18 et 13h19. Puis d’enchaîner sur les résultats sportifs de la veille.
D’ailleurs, les Guignols ne se sont pas trompés, en caricaturant son JT, plus proche de la PQR que de Courrier international…
J’avoue que je n’ai jamais été fan de son JT. Mais faut-il lui en vouloir ? Après tout, à cette heure là, qui regarde la télé, à part les retraités, à table dans leurs douillets logements de province.
Cliché, pensez-vous ?
Probablement. Pernaut n’était pas fait pour le monde des médias à venir, l’info non stop à la BFMTV ou CNews. Il ne cherchait pas à séduire un public jeune, ni actif, mais juste à faire son boulot dans le cadre que sa chaîne pensait être le bon.
Et puis, le temps lui a donné raison : le format de son JT a survécu à toutes les crises, de la guerre du Golfe à la chute de Lehman Brothers…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
J’ai toujours pensé que la fin du journal de Jean Pierre Pernault puis sa mort annonçaient la fin du monde car je partageais son gout pour la France des ruisseaux, des églises et des fêtes paroissales. Ceci dit, la vérité c’est que si l’on voulait avoir des infos essentielles suite à une crise, à un évenement sportif capital, oui il fallait se taper un « long tunnel » de météo puis d’évenement secondaire. Sans compter les remarques faciles sur « nos impôts » et « les hommes politiques » qui ne pensent qu’à eux.
Donc, oui comme tu l’écris un personnage mais à relativiser quand on regardait
Saint-Bougnard-les-Olivettes est en deuil.