Inondations à gogo

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Les images saisissantes des inondations à Valence, en Espagne, ne laissent pas le spectateur européen indifférent. Des torrents de boue qui emportent des centaines de véhicules, un bilan qui s’alourdit un peu plus à chaque heure qui passe, des dégâts dont le montant se calcule en dizaines de millions d’euros, ce n’est pas habituel, sous nos latitudes.

Et pourtant.

Pourtant, si on remonte un peu dans le temps, on retrouve facilement des catastrophe d’une ampleur similaire, voire plus importante. Des dévastations de l’ouragan Katarina en 2010 (2000 morts) aux crues démentielles en Allemagne et en Belgique en 2021 (plus de 200 morts), du glissement de terrain de Vaison-la-Romaine en 1992 (30 morts) aux tempêtes Xyntia (2010) et Alex (2020) qui ont provoqué d’immenses dégâts, et je ne cite que celles qui me reviennent vaguement à l’esprit, les cas de météo devenue folle sont bien plus fréquents qu’on ne le croit. Et je finis par croire que notre mémoire collective des catastrophes naturelles est plus défaillante que notre prise de conscience du changement climatique.

Je ne me classe pas parmi les climato-sceptiques, et je suis sincèrement convaincu que la lutte contre le réchauffement de la planète ne doit pas être pris à la légère. Mais il y a un truc qui m’horripile parmi les défenseurs de l’environnement, c’est cette logique du « on vous avait prévenus »…

Car si les catastrophes sont terrifiantes, ce n’est pas toujours la faute au climat. C’est aussi, et même assez souvent, la faute à des politiques d’urbanisation pour le moins surprenantes. Construire des lotissements à flanc de montagne, à quelques centaines de mètres d’un glacier qui menace de fondre un jour ou l’autre, aménager des routes sur l’ancien lit d’une rivière, c’est tout aussi dangereux que de laisser la température de la cocotte minute appelée Terre monter d’un ou deux degrés de plus.

Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Et le rédacteur de ces lignes, planqué dans son appartement situé à quelques mètres de la limite de zone inondable en cas de crue de la Seine, pourrait tres bien se retrouver fort dépourvu en cas de pluies torrentielles en amont de Paris…

Le changement climatique se déroule sous nos yeux, mais sur un temps long. Le temps de l’activité humaine est un temps infiniment plus court. Il ne tient qu’à nos semblables, responsables politiques, assureurs ou spécialistes de la construction immobilière, de faire preuve de bon sens et de redoubler de vigilance. Tout en sachant que le risque zéro n’existe pas, et que Valence n’est qu’un épisode de plus dans la longue série de catastrophes naturelles qui s’enchaînent depuis que le monde est monde…

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