Il faut reporter les municipales 2020
Pour ralentir l’épidémie qui sévit actuellement dans le monde, et en l’absence de vaccin, il n’y a pas 36 solutions. La Chine, qui a plus d’un mois d’avance sur nous, et l’Italie, qui n’a que deux semaines environ, ont déjà montré l’exemple : le plus efficace est de limiter les relations sociales, en réduisant au maximum les déplacements ou les occasions de contact entre individus qui n’ont pas l’habitude de se croiser.
Limiter les contacts sociaux
Cela peut aller du confinement et de l’interdiction de déplacement, jusqu’à de simples mesures préventives, telles l’interdiction des rassemblements de plusieurs centaines de personnes, comme les concerts, les compétitions de sport. Ou comme les rassemblements religieux. Le développement de foyers épidémiques là où de tels rassemblements ont eu lieu en est la meilleure démonstration, en Corée et dans l’est de la France.
Dans ces circonstances, il est légitime de penser que les campagnes électorales posent également un problème majeur. En effet, un candidat qui serre la main de centaines d’électeurs pour montrer sa proximité peut rapidement se transformer en vecteur de dissémination. Qu’il s’agisse des primaires aux États-Unis, ou des municipales 2020 en France, il faut bien avoir en tête que de tels événements sont particulièrement propices à la multiplication des contacts sociaux, et à la dissémination du virus.
Reporter les élections municipales
Qui plus est, dans certains bureaux, comme c’est le cas à Boulogne-Billancourt, le vote est électronique. Cela ne signifie pas qu’on vote à distance, non. Simplement que les enveloppes et les bulletins ont été remplacés par une machine à voter, dotée de boutons, un par liste candidate, sur lesquels les électeurs doivent appuyer pour indiquer leur choix, avant d’appuyer sur le bouton « Valider ». Je vous laisse imaginer ce qui peut se produire si un électeur porteur du virus vient à se présenter en début de scrutin…
Et que dire de l’opportunité de changer d’équipe municipale en plein milieu de la crise, d’ici quelques jours, alors qu’on doit attendre de la part des autorités locales une efficacité maximale ? Les négociations qui auront inévitablement lieu à l’issue de ces élections pour répartir les responsabilités au sein des équipes municipales, vont représenter une perte de temps additionnelle. Sans parler des cas où le vote ne permettra pas d’établit une majorité claire… A-t-on le droit de prendre le risque de se trouver avec des municipalités incapables de faire face au développement de ‘épidémie ?
Pour toutes ces raisons, il me semble judicieux de reporter le scrutin.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Tout à fait d’accord.
Les maires auraient prolongé leur mandat de 6 mois et les élections auraient eu lieu à la rentrée.
Le gouvernement et surtout Castaner s’est lié bêtement à sa doxa en répétant qu »il était hors de question de reporter les élections »,
C’était il y a deux semaines. C’était il y a un siècle (à l’échelle d’une pandémie)
Apparemment, ce serait une question de calculs politiques. Tous les partis seraient solidaires, l’opposition en tête. https://www.20minutes.fr/municipales/2739391-20200313-coronavirus-pourquoi-municipales-elles-reportees
Paradoxe : les personnes qui ont le plus de chances de se déplacer sont celles qui sont à risque (les plus âgées).