House of Gucci
Il y a un peu moins de trente ans, l’héritier principal de la famille Gucci, Maurizio Gucci, était assassiné au seuil de sa demeure. Attentat ? Crime crapuleux ? Ni l’un ni l’autre. Maurizio Gucci a tout simplement été victime d’un crime passionnel. Son ex-femme, convaincue d’avoir contribué à l’ascension de la marque de luxe, préféra le voir mort que finir sa vie dans les bras d’une rivale. Jalousie, quand tu nous tiens…
Touche pas au grisbi !
De ce drame contemporain, Ridley Scott tire un film généreux de 2h30, durant lequel on ne s’ennuie pas. De la rencontre entre Patrizia Reggiani, magistralement incarnée par Lady Gaga, jusqu’au drame final, il livre un biopic flamboyant, mais somme toute assez conventionnel, oscillant entre la tragicomédie, le défilé de mode permanent – avec une bande son qui fera plaisir aux nostalgiques des années 80 – et la bataille de financiers, tendance Wall Street (version light). C’est propre, sans défauts apparents, mais dans l’ensemble, il manque une âme à ce film.
Quel est, en particulier, le message que cherche à faire passer le réalisateur ? Que l’argent ne fait pas le bonheur ? On a vu démonstration plus convaincante. Que les embrouilles familiales peuvent parfois virer à la violence ? Là encore, on a vu mieux par le passé. Que la succession à la tête d’une entreprise est un sujet à part entière ? Que le mépris de classe existe encore de nos jours ?
Ou tout simplement, un message personnel : moi aussi, Ridley Scott, je sais sortir des films d’action ou de science-fiction dans lesquels on a tendance me classer. Et bien si c’est le cas, le message n’est pas si bien passé. Honnêtement, on préfère le Ridley Scott d’Alien, Gladiateur ou Seul sur Mars…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec