Grevitude
Il y a grève et grève.
La grève des personnels de Radio-France n’a pas importuné grand monde, sauf peut-être quelques chauffeurs de taxi, et encore, ils sont habitués à écouter FIP depuis des lustres. Celle des scénaristes d’Hollywood a fait grand bruit dans la presse, mais vue de notre petite région parisienne, elle ne nous a empêché de nous payer quelques toiles, plus ou moins réussies… La grève des contrôleurs aeriens de Roissy et d’Orly, là, c’est du sérieux. "Touche pas à mon billet d’avion à 2500€". Le trafic intérieur a connu quelques soubresauts, mais nous sommes en dehors des périodes de vacances, le trafic TGV a dû connaître une petite pointe, et finalement, cela n’a pas provoqué une trop grande grogne.
Il y a grève et grève.
L’inventeur du droit de grève, ce saint homme, n’a pas dû lire beaucoup d’ouvrages de science-fiction. Pour lui, il s’agissait essentiellement de défendre le secteur secondaire: le travailleur, l’ouvrier, le mineur qui passait sa vie à 300m sous terre pour une misère. Il n’a pas dû souvent penser au tertiaire, à toutes ces professions de services, qui, lorsqu’elles sont en grève, pénalisent tout un pan de l’économie nationale. Paradoxalement, le contexte du droit de grève des mineurs et autres sidérurgistes retrouve sa raison d’être dans la condition peu enviable des scénaristes d’Hollywood, qui voient une bonne partie de la manne du cinéma leur passer sous le nez.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec