Quand Google joue avec nos blogs…
Les blogs n’ont plus la côte. Du moins les blogs perso. Facebook et Twitter nous ont tués. Sans parler des Fake News. Google aussi, a sa part de responsabilité: le moteur de recherche a fait notre gloire il y a un peu plus de dix ans, il mènera à notre perte, en réduisant de manière significative le trafic sur nos sites. J’en veux pour preuve le graphique suivant, qui représente le trafic mensuel sur ce blog de début 2006 à début 2018.
On y voit bien la lente ascension des premières années, le pic de 2015 – l’article sur la Kes et Cabu – mais surtout la dégringolade de 2017. Certes, ma politique éditoriale y est pour quelque chose. Des articles plus intellos, moins professionnels; des articles sur des sujets plus personnels, qui intéressent moins de monde; la disparition des articles de Serge Delwasse. Et de manièr générale, une certaine lassitude sur laquelle je reviendrai lors de l’article anniversaire d’ici quelques jours. Mais cela n’explique pas tout.
On voit bien, sur le graphique suivant, la distribution du trafic issu du moteur de recherche – bien identifié à partir de 2013 et masqué pour les années précédentes – avec l’incidence des médias sociaux, qui restent encore à un niveau faible.
Mais ont voit bien aussi, dans le graphique suivant, la part déclinante issue de ce que Google comptabilisait comme un lien référent: Google Images.
Google a modifié le fonctionnement de Google image, de telle sorte qu’un résultat de recherche sur cette plateforme permet de visualiser une image issue d’un site, sans que l’utilisateur n’ait à naviguer vers le site en question. Cela génère une perte non négligeable de visiteurs. Pour la seule année 2017, cela contribue probablement à une baisse de l’ordre de 30% du trafic. Je ne sais pas si je suis le seul à le constater, et cela pourrait avoir une incidence sur l’usage d’illustrations dans les articles de blogs pour les prochaines années.
Voici par exemple le résultat d’une recherche sur Google Image, de toutes les images présentes sur ce blog (remarquez la syntaxe au passage).
Google est libre de faire ce qui lui semble bon et règne en maître en matière de trafic sur nos sites et nos blogs. A l’heure du déchainement de passions sur les Fake News, où Facebook modifie son algorithme de publication pour resserrer les échanges entre individus au détriment des contenus des marques (qui devront payer plus pour une meilleure exposition), où la menace d’un web à deux vitesse se fait de plus en plus précise, il m’a semblé utile de le rappeler : la prise de parole individuelle reste toujours possible sur le web, mais son audience est de plus en plus faible.
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Mon analyse n’est pas aussi savante que la tienne. Je constate sur mon blog des variations brutales, alors que le type de contenu ne change pas. Curieusement, cela se répartit sur l’ensemble des billets. J’entendais dire que Google et autre « poussaient » les fake news au fond des classements. Ne poussent-ils que les fake news ? (Et je n’utilise pas les images.)
Google est en face d’un problème intéressant : il administre en quasi monopole un « bien public ». Et, pour diverses raisons, dont ses intérêts, il doit procéder à un travail de censure.