Gilles Elalouf

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Il arrive fréquemment que des frères et soeurs se succèdent sur les bancs de l’école polytechnique. Ma soeur et moi formons un exemple, les frères Zimmermann qui malgré leurs deux années d’écart firent partie de ma promotion en sont un autre. Les frères Elalouf, Daniel et Gilles, en forment un troisième. Le hasard a voulu que je me retrouve entre Daniel et Gilles, et j’ai ainsi pu les côtoyer non seulement durant nos années de prépa au quartier latin, mais également à Télécom Paris, où ils finirent brillamment leur parcours scolaire, via ce qui était encore le Corps des Télécom. J’ai déjà évoqué le parcours de Daniel dans un article consacré aux X entrepreneurs. Qu’il me soit permis ici d’évoquer la mémoire de Gilles, disparu trop tôt, le weekend dernier.

Gilles était un X atypique, qui aurait certainement sa place dans la rubrique que tient Levy-Lambert. Humble et toujours prêt à rendre service, il était doté d’une mémoire et d’une culture extraordinaire, ce qui lui permettait de passer d’un sujet à l’autre avec une aisance peu commune, pour le plus grand plaisir de ceux qui avaient la chance de partager quelques instants en sa compagnie. Et ce qui l’amena également à suivre un parcours peu classique. Après des débuts chez France Télécom, il enchaîna par un passage au BCG, somme toute assez classique, puis atterrit chez Publicis. Puis il bifurqua.

Il créa Second Stage Pharma, un laboratoire pharmaceutique de petite taille, dont la mission était de relancer des marques passées au second plan. Là encore, rien que du très classique, pensez-vous. Mais Gilles avait plus d’un tour dans son sac. Dans le même temps qu’il ouvrait son laboratoire, il créa une autre entreprise, très différente celle-là, de ce qu’on pouvait attendre d’un X-Telecom. Avec le créateur Yohan Serfaty, il lança Y/Project au début des années 2010. Cette marque révolutionnaire propose des vêtements au look incroyable, adopté par de nombreuses stars, telles Rihanna. J’aurais adoré que Gilles raconte cette histoire avec ses propres mots, dans une de ces interviews que je n’ai hélas jamais pris le temps de réaliser.

Puissent ses parents, Mady et Edmond, son frère Daniel et sa soeur Yael, et tous ses proches, trouver le réconfort auprès de tous ceux, et ils sont nombreux, qui ont eu le bonheur de croiser le chemin de Gilles.

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