Faites vous-même votre malheur
Ce remarquable petit livre d’une centaine de pages mériterait de figurer dans toutes les bibliothèques. De quoi parle-t-il? D’un sujet tout simple, mais qui nous concerne tous: comprendre que nous contribuons tous à notre propre tristesse, et à notre tendance à la déprime. Et pour cela, apprendre à décoder toutes ces petites situations de tous jours qui contribuent, sans qu’on n’y fasse attention, à nous pourrir la vie.
Voici quelques exemples, en vrac, qui vous rappelleront certainement quelque chose.
- Jouer avec le passé. Et là, Paul Watzlawick propose quatre manières de se morfondre à cause du temps qui passe, en se disant que tout allait mieux avant, ou en cherchant à tout prix à se remémorer le passé).
- Gardez-vous d’arriver. En mettant fin à sa quête, on ne peut que rentrer dans un état d’insatisfaction bien connu de celles qui ont connu une déprime post-natale.
- L’injonction paradoxale: sois spontané. Et puis quoi encore?
- Pourquoi m’aimerait-on? C’est bien connu, nous avons tous nos petits défauts, qui font que personne ne devrait nous apprécier. Du bon mot de Groucho Marx (Please accept my resignation. I don’t care to belong to any club that will have me as a member), à la pub Meetic.
- Si tu m’aimais vraiment, tu aimerais l’ail. Et sa variante des cravates.
Ce livre est un véritable petit délice. Vous auriez tort de vous en priver. A moins que vous ne persistiez à vouloir votre malheur…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Excellente lecture ! Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le changement… La systémique et ses paradoxes, à son meilleur.
Enseignement majeur : ce que nous faisons pour résoudre un problème ne fait que le renforcer…
Exemple classique (Les limites à la croissance, étude du MIT pour lel Club de Rome) : quand, comme aujourd’hui, rien ne va, nous disons : « plus de croissance ! » ; et si c’était la croissance qui faisait que rien ne va ? (Autre formulation : nous disons « la croissance contre la pauvreté », la dynamique des système du MIT répond : et si la croissance créait la pauvreté ?)
Application, aussi classique, mais de plus grande actualité : et si ce que nous faisons pour lutter contre le terrorisme ne faisait que le renforcer ? (Indication : nous pensons instinctivement que le terroriste est en dehors du système, donc qu’il faut renforcer le système contre ses attaques ; le systémicien dit que le terroriste est produit par le système, donc qu’il faut changer le système pour faire disparaître le terrorisme, pathologie sociale.)
C’est probable, nous avons toujours tendance à faire la même chose et à lutter non pas contre les causes, mais contre les effets. Ceci étant, il est bien difficile d’établir les causes réelles du terrorisme. C’est un mal nécessaire, depuis que le monde est monde: il y a toujours eu des gens qui ont voulu imposer leurs vues aux autres…