Et rose, elle vécut ce que vivent les roses…
L’espace d’un matin. C’est ce qu’il a suffi, pour qu’Anne Hidalgo tourne casaque, fasse machine arrière, et se retrouve embarquée dans une histoire dont tout le monde se gausse depuis quelques heures. Triste fin pour un grand parti, qui depuis longtemps, déjà, ne voit plus tellement a vie en rose.
Que se passe-t-il à gauche depuis quelques mois ?
Rien.
Les verts, les communistes, la France insoumise, et le parti socialiste, ont tous désigné un candidat, certes. Mais les sondages parus ces dernières semaines sont à peu près d’accord pour ne leur accorder que quelques poussières. Exit la gauche. Il ne reste plus qu’un centre hypertrophié, une droite dont ne sait vraiment si elle tiendra jusqu’au bout, et deux extrêmes droites qui se concurrencent.
Pourtant, mai 1981, ce n’est pas si loin. Quatre décennies. Rien à l’échelle d’une nation. Mais un gouffre, à l’échelle d’une individu. Le temps que trois générations de leaders se succèdent. La première, celle de des Mitterrand et Rocard, correspondait à l’apogée La suivante, celle des Jospin et Strauss-Kahn, n’a pas réussi à se saisir du pouvoir suprême. La dernière, celle des Hollande et Hidalgo, a réussi un hold-up magistral en 2012. Mais s’est effondrée en 2017.
Dans le fond, Hidalgo n’a pas complètement tort (et pourtant je ne suis pas un grand fan du Maire de Paris).
Que lui manque-t-il, à cette gauche ? Des idées, certes. Mais aussi un peu de place, dans les médias pour exprimer d’éventuelles idées. Avec les multiples débats des primaires LR, la droite traditionnelle a obtenu un peu plus de temps de parole que pendant les mois précédents. Ses idées, ses ténors, ont eu plus d’écho que les maigres tentatives d’exister, à gaiche, avec des propositions qui parfois n’avaient ni queue ni tête (comme celle de Montebourg).
La gauche, sans débat, sans idée, n’a plus de voie.
Bientôt, elle n’aura plus de voix,
Anne Hidalgo va faire un score délicat pour son parti. Les sondages actuels la voient très bas, à moins de 5%. Je doute que le vote PS tombe aussi bas. Il ne sera pas florissant, mais tournera probablement entre 5 et 10%. Mais les autres partis de gauche risquent de ne pas faire beaucoup mieux. Et en se privant de débats télévisés et d’une éventuelle union, de la mise en commun de leurs efforts, ces partis ratent une occasion en or, laissent la place aux idées de droite.
En refusant la main tendue par Hidalgo, les adversaires de son propre camp se sont sabordés.
A-t-on déjà vu une rose se suicider ?…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Quand on compte les voix de la gauche, on compte de l’extrème gauche (Poutou, Lutte Ouvrière) jusqu’à au « centre gauche » (Yannick Jadot, Anne Hidalogo) pour faire simple. Et on arrive à environ 30% mais on oublie d’ajouter les anciens électeurs Ps qui ont rejoint ou votent Macron et qui s’y trouvent bien.
On n’est pas à 30/70 mais plutôt 40/60 à minima.