Et l’Italie gagne au début … et à la fin
Ne boudons pas notre plaisir : cette édition 2021 du championnat européen des nations fut sacrément réussie. Malgré la pandémie, les stades répartis sur plusieurs pays, et l’élimination prématurée de l’équipe de France, nous avons eu droit à un mois intense, aux multiples rebondissements. Du malaise cardiaque d’un joueur danois en direct, jusqu’à cette finale conclue aux penaltys, les amateurs de football se sont rarement ennuyés.
Que retiendra-t-on de cette édition ? Plusieurs choses.
Des buts étonnants
D’abord, le nombre incroyablement élevé de buts marqués par des joueurs contre leur propre camp. Ce fut indubitablement la surprise du début de la compétition, avec quelques jolis specimens, comme la passe en retrait mal négociée par le gardien de but espagnol, qui accompagne tranquillement le ballon dans ses propres buts.
Et puis il y a aussi eu ces buts étonnants, comme on en voit à chaque compétition, un lob de quarante mètres réalisé par l’attaquant tchèque Patrick Schick. Ou ce dernier but de Robert Lewandowski face à la Suède, qui jouait peut-être là son dernier Euro.
Le retour en grâce de deux grandes nations
Si l’équipe d’Angleterre avait réalisé un beau parcours au mondial 2018, on ne s’attendait sans doute pas à voir les onze anglais parvenir en finale. Bénéficiant de tirages favorables, et jouant un jeu très agréable à suivre, les coéquipiers de Harry Kane on réalisé un joli parcours, éliminant les surprenants danois, mais butant en finale contre une équipe plus réaliste, dotée de défenseurs hargneux qui n’ont rien lâché. Le travail incroyable mené par Gareth Southgate, ancien joueur maudit pour avoir raté lui aussi un penalty en finale, n’a pas été récompensé à sa juste valeur.
Ces italiens, personnellement, je ne m’attendais pas non plus à les retrouver au soir du 11 juillet. Certes, ils avaient fait bonne impression lors du match d’ouverture. Mais absents du mondial 2018, livrant un jeu pas toujours flamboyant, je croyais bien qu’ils s’arrêteraient un peu plus tôt dans la compétition, par exemple sur une élimination par les autres bleus…
Des bleus redevenus humains
Parlons-en, des bleus. Donnés grands favoris, ils n’ont remporté qu’un seul match, contre l’épouvantail allemand, alignant trois matchs nuls, dont un dernier fatal perdu aux tirs aux buts. Ils ont souffert, ont vu leur charnière défensive décimée, et entamèrent leur dernier match avec une désastreuse défense à trois. On connaît la suite.
Il faudra remettre tout cela à plat afin de se qualifier pour le prochain mondial. Je ne doute pas que Mbappé et ses acolytes y parviendront.
La VAR rentre dans les moeurs
Introduit il y a déjà quelques années, l’arbitrage assisté par la vidéo est devenu un élément incontournable d’une compétition de football. On a vu des buts refusés pour des hors-jeu invisibles sans passer par ces moyens vidéo. Il est étonnant de voir comment les joueurs respectent sans broncher la sanction de la vidéo – alors qu’on aurait parfois l’impression que la décision proposée par la vidéo n’est pas toujours si évidente. Les joueurs de football, réputés pour être de grands simulateurs lors de blessures parfois imaginaires, font moins les malins lorsque la vidéo s’en mêle.
L’explosion des paris en ligne
Enfin, les grands gagnants de cet Euro, ce sont probablement les sites de paris en ligne. Je dois avouer que leurs publicités à répétition durant les retransmissions sur BeIN Sports m’ont passablement lassé. Le montant des enjeux a atteint, au terme de ce mois de compétition, 600 millions d’euros rien que sur le marché français. Un niveau jamais atteint jusqu’à présent. Le nombre de parieurs atteint désormais le niveau record de 4 millions d’individus, un nombre qui rappelle le nombre d’abonnés Canal+ à la grande époque, celle ou Canal était encore la chaîne du foot…
Allez, rendez-vous dans 3 ans…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec