En attendant le burger aux insectes … cacher ?
On me souffle dans le micro qu’un des acteurs de la livraison de plats cuisinés à domicile, FoodChéri, lançait son burger aux insectes. Il y a belle lurette qu’une partie de l’humanité se nourrit de nos pas toujours charmants et très éloignés cousins. Mais les voir arriver dans l’assiette de mes concitoyens marque une étape importante, surtout sous la forme de hamburgers.
« Aujourd’hui on vous fait gagner 5 de nos burgers du futur à la farine d’insecte pour les plus audacieux d’entre vous ! Pour participer :
— FoodChéri 🍓 (@Foodcheri) September 16, 2019
➡️ RT ce tweet avec le commentaire #BurgerDuFutur
➡️ Follow @Foodcheri
Résultats mercredi matin ! pic.twitter.com/7kyZOw712q
À vrai dire, vous ne risquez pas de sentir les pattes ou la carapace de ces petits animaux croquer sous vos dents. Et n’imaginez pas non plus voir un survivant s’envoler au moment où vous aller l’ingurgiter. Le burger proposé par FoodChéri est conçu à base de farines d’insectes, des farines déjà utilisées pour l’alimentation des animaux. L’arrivée de plats à base de tels ingrédients n’est en quelque sorte qu’un nouveau débouché. pour cette filière qui a déjà commencé à s’industrialiser il y a quelques années. L’entomoculture est appelée à un bel avenir, et l’impact de la Chine dans ce domaine est bien réel: si la population chinoise devait consommer autant de viande par habitant que la population américaine, l’impact économique et environnemental serait catastrophique. Quitte à bien nourrir 1,5 milliards d’individus, autant s’y prendre intelligemment. C’est pourquoi certains voient dans ce régime alimentaire l’avenir de l’humanité.
Il faut dire que les insectes se reproduisent selon des cycles rapides, génèrent peu de gaz à effet de serre ou de déchets, consomment moins d’eau, et personne ne s’inquiète outre mesure de leur mode d’élevage (en attendant le premier Complément d’enquête sur l’élevage industriel des chenilles…). Et tout cela, bien sûr, sans y perdre du point de vue nutritionnel: ces petites bébêtes regorgent de protéines, de vitamines. Bref, à défaut d’y avoir goûté, vous saurez déjà que ça ne fera pas de mal d’en consommer.
Reste, pour moi en tout cas, le problème de la cacherout. La Torah est assez claire sur la question: il est hors de question de consommer de ces animaux qui rampent et qui marchent sur un grand nombre de pattes. Exit donc les fourmis grillées, les brochettes de larves d’abeilles et les pâtés de chenilles.
Il existe cependant, paraît-il, des catégories de sauterelles permises à la consommation. J’ai souvent entendu dire que certaines communautés d’Afrique du nord cuisinaient ces animaux. Ceux permis à la consommation porteraient un signe distinctif sur l’abdomen, qui aurait la forme d’une lettre de l’alphabet hébreu.
Verrons-nous bientôt des burgers cachers à base de sauterelles? L’avenir est plein de surprises, et à la place du petit animal ci-après, croisé récemment, je me méfierais…
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
En tous cas les sauterelles ont servi d’aliment à un Hébreu célèbre :
https://paysdepoesie.wordpress.com/2017/02/25/jean-des-sauterelles/
mais c’est sans doute une légende.