Elections 2017 : nous ne sommes pas au bout des surprises
La présidentielle 2017 promet quelques surprises. Mais gardons-nous de croire que ce seront les seules: les législatives risquent fort d’être du même acabit. Et nous nous acheminons vers une cohabitation d’un nouveau genre.
Le problème, comme je l’ai déjà évoqué sur ce blog, provient du fait que les électeurs de droite ou de gauche qui ne verraient pas leur candidat au second tour auront probablement tendance à s’abstenir: l’effet 2002 ne fonctionnera pas. Pire, certains électeurs de droite sont prêts à voter pour la candidate du Front National en cas de second tour face à Mélenchon ou Hamon. Du coup, il est tout aussi probable de voir messieurs Mélenchon et Macron ou madame Le Pen l’emporter que Mr Fillon. Je mets de côté Benoît Hamon: il n’a aucune chance de s’en sortir à plus de 10%, et encore, je suis généreux.
Mais là où cela va se corser, c’est qu’aucun de ces candidats – à l’exception de François Fillon – ne peut espérer obtenir une majorité de députés qui le soutienne à l’Assemblée Nationale. La gauche, après cinq ans d’un mandat socialiste largement chahuté, n’a aucune chance de l’emporter. Le Front National, malgré le bon score qu’il fera à la présidentielle, aura du mal à tirer les marrons du feu en raison du découpage électoral et de la faiblesse du tissu de ses représentants locaux. Et Emmanuel Macron, s’il a réussi un coup de poker en se propulsant dans le trio de tête des candidats, ne bénéficie pas de l’appui d’un véritable parti politique, structuré, organisé, et largement implanté dans les conseils régionaux, dans les cantons et les mairies qui font la force d’un PS ou d’un LR.
Oui, il faut en être conscient, malgré sa victoire au soir du 7 mai, le prochain président de la République devra faire face à une cohabitation, et même à une cohabitation particulièrement difficile. Car je doute qu’aucun des trois blocs évoqués ici n’atteigne une majorité de sièges. Que se passerait-il dans ce cas?
A suivre.
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Une suite intéressante !
Certes. Mais nous n’assistons pas à un spectacle. Cela peut avoir des conséquences sérieuses pour notre avenir personnel. Cela peut aller du « syndrome chinois »(cf. film du même nom), avec dislocation de l’UE et crise mondiale, à la paralysie, type Républicains contre Obama, en Belgique.
C’est la fin de la 5ème. Cette élection va nous élire présidents. L’avenir du pays risque de dépendre du sens des responsabilités de chacun. La dernière fois que l’on a tenté l’aventure, en 40, ça ne nous a pas réussi…