Ein deutsches Requiem
J’ai déjà évoqué sur ce blog la relation particulière que j’entretiens avec la musique classique, et avec Beethoven en particulier. Mais le compositeur allemand n’est pas le seul avec lequel j’entretiens une relation quasi mystique depuis l’enfance. J’ai aussi découvert assez tôt le répertoire de Tchaikovsky et de Chopin, grâce aux cours d’histoire de la musique que prodiguait un certain Mr Weiss aux Amis du foyer, j’avais une dizaine d’années à peine. Il nous faisait écouter, à vrai dire, une multitude de morceaux, extraits des oeuvres les plus célèbres, de manière à éduquer notre oreille à une grande variété de thèmes mélodiques. J’adorais cela..
Pourtant, je ne me souviens pas qu’il nous ait fait écouter des oeuvres de Dvorak ou de Brahms. Ce sont deux compositeurs que j’ai découvert bien plus tard. Dans le cas de Dvorak, ce fut grâce … à une publicité dont le thème musical était issu de la symphonie du nouveau monde. Et je me souviens être resté scotché dans mon parking on écoutant le 3e mouvement de la 8e symphonie de Dvorak. Je devais avoir un peu moins de trente ans, la mode était encore aux CDs. et je me souviens avoir alors acheté de manière compulsive toutes les symphonies de ce compositeur tchèque.
Pour Brahms, ce fut à peu près à la même époque. Arte diffusait, au début des années 90, une série de concerts que Léonard Bernstein donnait, les Young People’s Concerts, qui avaient été enregistrés, je crois, dans les années 50 ou 60. Ils avaient un but purement éducatif, comme les cours de Mr Weiss. Mais en plus sympathique, Bernstein étant aussi cabotin que Mr Weiss était austère… Et c’est ainsi que je découvris le 4e mouvement de la 4e symphonie de Brahms, avec son thème répété je ne sais combien de fois, de lanière majestueuse…
Je suis fait ainsi. De temps en temps, je découvre un morceau que je n’avais jamais entendu, et je cesse toute activité, charmé par le thème ou l’interprétation d’une oeuvre magnifique. Ces moments là sont rares, mais sublimes, et je plains qui ne les a jamais vécus.
On pourrait croire qu’à force d’écouter du classique, j’aie fait le tour du sujet, et qu’après quelques décennies, il n’y ait plus rien d’intéressant à découvrir. C’est cependant totalement faux, et je suis tombé amoureux d’un nouveau morceau hier soir, en écoutant l’émission nocturne diffusée sur Radio Classique. Là encore, c’était une oeuvre de Brahms, une oeuvre que ‘ai peut être déjà entendue par le passé, mais dont j’ai redécouvert la puissance hier soir.
Un requiem, grandiose.
Cessez toute activité, mettez le son à fond.
Et fermez les yeux.
Vous en avez pour 80 minutes de bonheur intense….
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec