Effacer l’historique
Critiquer les excès de la société numérique, c’était pourtant une bonne idée. Nous avons tous, un jour, eu à subir les affres de la société de consommation devenue de plus en plus digitale. Du harcèlement sur Facebook aux crédits qui s’accumulent, des innombrables boutons « J’accepte » à cliquer pour autoriser les cookies aux mots de passe qu’on n’arrive jamais à mémoriser.
On se souvient des Stagiaires, qui se moquaient gentiment de la Googlisation de la société américaine. Mais avec Effacer l’historique, la mayonnaise satirique ne prend pas. Malgré les efforts de Blanche Gardin et de Denis Podalydès, l’apparition de Michel Houellebecq en client suicidaire et de Benoit Poelvoorde en livreur Alimazone, on s’ennuie fermement, au point de se demander si on n’a pas mieux à faire à la maison.
Reste une scène, une scène unique, où l’on finit par esquisser un sourire. Celle où un traducteur automatique vient donner la réplique à une Blanche Gardin hallucinée.
Mais le reste du film ne vaut malheureusement pas le déplacement. La salle, complètement vide – ouvrir un cinéma un soir de semaine par temps de Covid, cela relève du sacerdoce – en est la confirmation la plus tangible.
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec