Dur, dur d'être millionnaire

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Avis de sale temps pour les millionnaires, en dollars et en euros. D’un côté, la bourse qui dégringole et de l’autre, les états qui se disent qu’il serait temps de relancer l’économie en taxant un peu plus ceux qui sont les plus fortunés. Aux US, cela s’appellera la « Buffet Rule« , du nom de Warren Buffet, qui s’est récemment plaint du faible niveau d’imposition de certains milliardaires américains.

Le débat sur le niveau de taxation des riches n’est pas nouveau. Si mes souvenirs d’école sont corrects, c’est même l’une des raisons profondes de la Révolution Française. Ces derniers temps, le sujet a profondément marqué les débats sur le groupe Polydées. Mais quelle raison incite des milliardaires comme Buffet – au-delà d’une philanthropie dont je doute fort – à pousser de telles idées? Une raison économique, tout simplement.

Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte qu’une somme d’un milliard de dollars distribuée entre 100 000 individus génère plus d’échanges économiques (de ventes, d’achats) que si elle est distribuée à 100 personnes. Dans le premier cas, chacun dispose de 10 000 dollars, ce qui est tout juste suffisant pour faire vivre un foyer, et nécessite de multiples échanges commerciaux (pour se vêtir, se loger, se nourrir). Dans le second cas, chacun dispose de 10 000 000 de dollars. Quand bien même ces personnes vivraient sur un grand train, elles ne pourraient pas consommer autant que les 100 000 personnes du premier cas. Présenté d’une autre manière, on pourrait dire que 100 riches font moins bien fonctionner l’économie que 100 000 pauvres, car ils tendent à « geler » les échanges commerciaux.

L’idée de Buffet paraît donc une bonne idée pour relancer la consommation, si ce n’est une idée juste. A condition toutefois que les circuits économiques permettent de redistribuer la richesse taxée. Ce qui est loin d’être évident. Paradoxalement, il faudrait non seulement taxer plus les plus grosses fortunes, mais dans un même élan, taxer moins les plus pauvres. Les échéances électorales qui s’approchent permettront-elles de mettre à la tête des états concernés des individus capables de prendre de telles décisions?

 

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