Dope model
L’ombre du docteur Fuentes plane sur le sport européen. Après le cyclisme, voici le football, qu’on soupçonnait d’utiliser des substances dopantes depuis de nombreuses années déjà (c’était Harald Schumacher, le repentant, qui en avait fait état il y a plus de vingt ans). Barcelone, Real de Madrid, et bientôt, à n’en pas douter, d’autres grands clubs européens, aux stars déchues ou en voie de l’être…
L’interview du docteur Fuentes parue dans le Monde, cette semaine, est sidérante. Il y dévoile un pan de son activité, se gardant de tout débaler du premier coup – il aurait reçu des menaces de mort, par trois fois déjà. Pourtant, Fuentes se pose en sauveur des sportifs menacés d’epuisement, en raison des rythmes intenables des calendriers sportifs, et des épreuves insensées. Sur ce point, il n’a pas tout à fait tort. La télévision, la publicité, l’argent – qui salit et qui corrompt, comme le disait si bien feu le president Mitterrand – a profondement change la nature du sport europeen. L’exploit sportif est de mise, et les sportifs professionnels doivent s’y plier, sous peine de passer inaperçus, et de rater leur carrière professionnelle. Jadis, les sportifs de l’est se dopaient pour glaner des medailles. Aujourd’hui, les sportifs de l’ouest se dopent pour accroitre leur salaire déjà mirobolant.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec