Donald J. Trump : « Make Europe (Defense) Great Again »
L’Europe, vous connaissez ? Ce bidule créé à 6 dans les années 50, désormais à 27 bon an mal an ? Ce bidule instauré pour mettre fin aux ravages de plusieurs siècles de guerre, en imbriquant les économies nationales, de telle sorte que le malheur des uns ne fasse pas forcément le bonheur des autres ? Ce truc, construit de traité en traité, de référendum en référendum, pour aboutir à la monnaie unique, un espace de circulation qui repousse les frontières de chaque état aux confins du continent, et dont les instances multiples ne sont jamais bien claires, aux yeux de l’Européen moyen ?
Il faut dire que depuis un demi-siècle, on l’a bien critiquée, cette Europe… Sur son manque d’unité, sa tendance à légiférer sur des questions subalternes, et son incapacité à construire une politique commune, notamment sur les questions internationales. Et bien figurez-vous que c’est cette Europe là qui va devoir se construire une politique de défense, face aux menaces multiples qui pointent à l’horizon.
La faute à qui ? La faute à l’oncle Sam, déguisé en père Donald, bien entendu. Le président américain, fraîchement réélu, a décidé de mettre fin à l’aide militaire accordée à l’Ukraine. Autrement dit : Demerden Sie sich. Fini le plan Marshall. Finis les dollars qui tombent. Ouallou pour l’Ukraine et ses alliés. You want to fuck with Russia ? Be my guest, semble nous dire Trump.

Are you talkin’ to me ?
Pas très sympa de couper le cordon ombilical en plein carême….
Pourtant, c’est peut-être une occasion en or. Une occasion en or de la faire, cette Europe. De remonter les manches, de se faire confiance l’un à l’autre, et de construire cette politique unie, face aux ennemis qui toquent aux portes de l’Europe. Une occasion de faire en sorte que les problèmes des Allemands soient aussi les problèmes des Français et des Italiens et des Espagnols, que les soucis des Polonais soient aussi les soucis des Grecs et des Autrichiens. Qu’il s’agisse de soucis économiques, sociaux ou éducatifs.
Et bien entendu, sans oublier les soucis militaires.
En fermant la porte et le porte-monnaie, Donald Trump a peut-être agi comme ces parents qui foutent leur Tanguy à la porte. Au début on pense que c’est un geste égoïste. Et quelques années plus tard, on finit par comprendre que c’était pour son bien, afin que le jeune ado se transforme en un adulte sensé et besognieux.
Bref, loin de nous punir, Donald Trump est peut-être en train de nous faire grandir.
Et de nous préparer à affronter le futur.
Comme l’heure d’été.
C’est peut-être pour ça qu’on se réveille tous les jours à quatre heure du matin avec des crampes d’estomac en pensant à l’Ukraine…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Je tends à partager ce point de vue ! Cela signifie que c’est à nous, en particulier, le petit peuple, les PME… de prendre notre sort en main ! Fini l’assistanat.