Discussions entre les lineaires d'un supermarche
J’adore faire les courses le matin. Les discussions saisies en coin des linéaires du supermarché du coin méritent toute notre attention (par respect pour la marque, je ne mentionnerai pas le nom de la chaîne). En voici deux exemples.
Madame Michu (les noms ont été masqués volontairement), face aux caisses, s’adresse à une amie de longue date (même plus que cela, vu le gris des cheveux).
- Je ne vous ai pas vue hier…
- Oui, j’étais à l’enterrement de Mme XX. Quelle belle mort elle a eu, quand même.
- Dites, je vous le dis entre nous, il faut boycotter les JO! Ne regardez surtout pas la cérémonie d’ouverture. C’est une honte, je n’en dors plus la nuit.
- Et dire qu’il y va.
- Oui, c’est surement encore pour des questions de gros sous.
- On nous cache des choses, ça c’est sûr.
Je change de rayon, je passe aux alcools. Là, chaque matin, le directeur du magasin (ou quelque chose comme cela, il sert la main de toutes les caissières qui le regardent avec respect) range les boissons livrées le matin même, en compagnie d’un autre employé.
- Dis, la nuit, tu ne rêves pas que tu ranges des bouteilles?
- Non, moi la nuit, je rêve de gonzesses.
- Normal, t’es un obsédé.
Un court silence, puis il enchaîne.
- Au fait, tu sais, j’habite dans une résidence où il y a pas mal de touristes.
- Ouais et alors?
- Hier soir, il y en a un qui a ramené une gonzesse, je ne te dis pas ce qu’il lui a mis! Elle hurlait comme une chienne. Ca a duré toute la nuit, même ma femme s’est réveillée.
- Normal, il font des cloisons fines exprès pour qu’on en profite.
Voilà, je ne pouvais pas finir ma journée sans partager avec vous ces deux moments d’intelligence colective. Ca promet pour les prochains jours…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec