Didier Roustan
Tout sport a ses légendes, ses joueurs mythologiques, admirés, vénérés d’un bout à l’autre de la planète. Mais il me semble que le football est le seul, ou du moins l’un des rares, à posséder des légendes même dans l’univers des reporters sportifs. Seule la NBA et la NFL, peut-être, offrent la même particularité.
Beau gosse au physique grand et élancé, avec un look à mi-chemin entre Xavier Niel et Nicolas Cage, Didier Roustan faisait partie de ces commentateurs légendaires, tout comme Thierry Roland ou Charles Bietry. Je me souviens qu’il officiait dans Téléfoot, l’émission phare consacré au football, sur TF1. C’était après le départ de Pierre Cangioni, et à la même époque que feu Thierry Roland. Leur style différait. Thierry Roland, c’était la grande gueule, capable de formules à l’emporte-pièce, en compagnie de son acolyte, Jean-Michel Larqué. Il fut d’ailleurs sanctionné pour l’un de ces fameux excès…
Didier Roustan, lui, évoluait sur un autre registre. Ancien joueur amateur, on sentait qu’il appartenait au monde des joueurs, peut-être encore plus qu’à celui des commentateurs (on n’utilisait pas encore, à cette époque, le vulgaire terme de consultant pour qualifier les joueurs devenus commentateurs). L’autre caractéristique, c’était ses reportages agrémentés de touches musicales, qui donnaient une tout autre couleur à ses reportages. D’aucuns disent qu’il en fut l’inventeur, je ne sais pas si c’est vrai, mais je reconnais que cela change complètement la perspective…
À l’aube du 21e siècle, Roustan change de crémerie, et passe sur la chaîne du magazine l’Equipe, diffusée sur le cable. C’est à ce moment que j’ai perdu toute trace de lui, ne le croisant plus qu’occasionnellement à la boulangerie du bout de la rue de Paris, à Boulogne, derrière le Parc des princes. Puis je l’ai retrouvé sur Twitter, où il produisait des tweets parfois marrants, parfois complètement incompréhensibles, à tel point que j’ai cru qu’il n’avait plus toute sa tête.
Sa connaissance de l’univers du foot était sans limites, et je garde précieusement ce tweet, qui résume pour moi les trois grandes familles de footballeurs…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
