Dernières nouvelles du futur
Que nous réserve l’avenir? D’assez grandes déconvenues, si on en croit Patrice Franceschi, l’auteur de Dernières nouvelles du futur. En une quinzaine de nouvelles, l’auteur y explique, avec talent, humour et un certain sens du rebondissement, que les dernières découvertes technologiques n’allaient pas forcément améliorer notre condition d’Homo sapiens, et qu’il faudrait plutôt s’attendre à de sérieuses régressions, si ce n’est pire.
Désastre écologique (Les sept merveilles de l’écotourisme),avènement du transhumanisme (Un homme si parfait), vidéosurveillance à grande échelle (Une journée de Dag Peterson), eugénisme industriel (La fabrique), disparition de certaines métropoles (La traversée de Paris), multiplication à l’infini des actes de violence et des attentats (Le massacre des innocents), rien ne nous sera épargné.
On pourrait croire Patrice Franceschi cède dans le pessimisme de manière obsessionnelle, mais il n’en est rien. Presque tout ce qu’évoque l’auteur pourrait se produire à une échelle de quelques décennies. Certaines des tendances sont si déjà fortement ancrées dans notre quotidien (océans de déchets ou vidéosurveillance à l’extrême), qu’il aurait pu projeter les nouvelles correspondantes dans la réalité.
Mais de toutes ces histoires, une – la moins réaliste paradoxalement – m’a particulièrement amusé: L’Ecclésiaste vous salue bien. Elle illustre parfaitement la vanité de l’accélération technologique, dont on ne sait plus vraiment quel est le but. A méditer.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Appétissant… Merci!
J’ai assisté à un débat sur le « principe d’innovation ». (Il s’agissait de contrer l’effet délétère du « principe de précaution ».) Ses défenseurs étaient Louis Gallois et l’ancien président de la FNSEA, un grand patron pro OGM.
J’ai cru comprendre que ce principe disait qu’il fallait aimer le progrès pour le progrès. Ce livre était hors sujet, en conséquence.
Ce qui confirme que la science-fiction est de plus en plus incontournable pour comprendre le monde contemporain :
« Littérature pour temps incertains. La science-fiction comme support de réflexion », Methodos [En ligne], 15 | 2015. URL : http://journals.openedition.org/methodos/4178
Cela fait longtemps que la SF nous aide à comprendre le monde tel qu’il avance. n’était-ce pas déjà le cas avec Jules Verne ou HG Wells?