Une démonétisation d’une envergure jamais égalée…
C’est l’expérience que vit l’Inde depuis quelques jours. Ce pays, dont la population est vingt fois plus nombreuse que la population française, a décidé de lutter de manière impressionnante contre l’argent noir, et de supprimer les anciens billets de 500 et de 1000 roupies (ce dernier ayant une valeur de 13,87 euros).
Le problème, c’est que ces billets représentent plus de 80% de la monnaie en circulation dans l’état indien. Résultat: une panique totale, à l’échelle du pays. Les citoyens indiens ayant peur de se retrouver avec des billets inutilisables, se sont rendus en masse auprès des banques pour échanger leurs économies contre les nouveaux billets émis (d’une valeur de 500 ou 2000 roupies) ou pour les placer sur un compte bancaire.
Ce qui est dingue, avec cette opération, c’est qu’elle pourrait donner des idées à d’autres états aux prises avec les mêmes problèmes de revenus non déclarés. Si l’Inde, pays de plus d’un milliard d’habitants, y est parvenu, pourquoi pas un autre pays européen, comme la Grèce, par exemple? Et quelles répercussions cela aurait-il sur l’euro?
Nous sortons d’une très longue période de stabilité, dans le monde et particulièrement en Europe. N’oublions pas que, par le passé, les monnaies européennes fluctuaient, et que cela ne présentait pas que des avantages. La position adoptée par certains candidats à l’élection présidentielle relativement à l’Euro devrait amener ceux qui se préparent à voter pour eux à y réfléchir à deux fois.
NB: pour le fun, voici une copie d’un billet qui était en circulation il y a quelques années à peine au Zimbabwe. Merci à Jacob Ouanounou qui m’a fait découvrir cette coupure de 300 … mille milliards de dollars !
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec