Déconfinement ou retour à l’anormal ?
Est-ce un déconfinement ? Un début de fin de confinement ? Que nenni. Comme dirait tonton Winston, ce n’est pas la fin, ni le début de la fin, mais à peine la fin du début. Les propos d’Emmanuel Macron hier soir, tout en précautions, ne laissaient aucun doute : il ne s’agit pas de déconfiner, mais d’alléger le confinement en cours. En gros, mes chers compatriotes, vous pourrez faire quelques kilomètres de plus, mais sans passer plus de trois heures dehors et en respectant le couvre-feu.
Et advienne que pourra.
C’est la fête
Les déconfits de Noel pourront donc passer les fêtes chez leurs proches, mais sans trop s’éloigner, et en respectant les gestes barrières. Faites vos provisions de gel hydroalcoolique, il faudra s’en asperger les mains avant de déposer vos cadeaux au pied du sapin. Et ficeler le réveillon vite fait bien fait, pour ne pas vous retrouver sur la route avec deux verres en trop et une violation de couvre-feu. La double peine vous guettera au coin de la rue.
La mesure principale du pseudo déconfinement, c’est bien évidemment la réouverture progressive des commerces. En respectant la jauge, 10 mètres carrés par client. Mesdames et messieurs les consommateurs, à vos mètres rubans ! En cas de refus d’accès à l’intérieur du magasin, montrez leur que vous avez le sens de la mesure. Et chers commerçants, si votre marchandise n’est pas périssable, optez pour l’étal en extérieur, sur le trottoir ou sur les places de stationnement, désertées par les bobos partis se confiner en province : rien de tel que la vente à la criée.
À table
En revanche, pas de réouverture des restaurants ni des salles de sport. Les ahannements des adeptes du tapis de course et les échanges bruyants à l’intérieur de la salle à manger, tous deux susceptibles de provoquer une ouverture de l’orifice buccal, sont probablement les principaux vecteurs de diffusion du virus. Portez les masques ou éloignez-vous.
Les restaurateurs devront se contenter de livraison, et de « click and collect ». Certains s’y sont déjà mis, avec succès. Il leur appartient, maintenant, de régler les derniers détails pour proposer les menus les plus appétisants pour les soirs de réveillon, sponsorisés par Uber Eats et Deliveroo. Au menu, bien sûr, abandonnez la dinde. Préférez le déconfit de canard.
Lui, au moins, sait à quelle sauce il se fera bouffer.
Rendez-vous en janvier, pour un état des lieux.
Bonnes fêtes.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec