Remplir sa déclaration d’impôts, plus dur que de rentrer à l’ENA?
Comme des millions de français, j’ai attendu le dernier jour pour remplir ma déclaration d’impôts. Comme des millions de français, je l’ai remplie avec ma femme. Et comme des millions de français, je me suis couché à deux heures du matin, exténué, perclus de fatigue, es yeux secs passés devant un écran morne à me demander dans que formulaire se trouvait la case 3VG, et si l’abattement de 65% devait être calculé avant de renseigner la case du dessus. Bref, j’ai bien galéré. Et je n’en ai tiré aucune satisfaction…
Car contrairement aux autres épreuves intellectuelles qui sanctionnent tout parcours éducatif (le Bac, le brevet, les concours de l’X, le concours de l’ENA, et j’en passe), dont on ressort épuisé mais grandi, la déclaration d’impôts est une épreuve stérile, abrutissante, qui ne permet pas de faire fonctionner son cerveau de manière productive, et où se demande chaque année pourquoi certaines cases sont remplies toutes seules (avec des valeurs fausses) tandis que d’autres attendent sagement qu’on les trouve dans la brochure 2042-AVG qu’il faut bien entendu activer en repassant par la case départ.
Mettre des gens souriants sur la page d’accueil du site des impôts, qui a eu une idée aussi saugrenue?
Et n’allez pas croire que c’est plus facile en ligne. L’abomination digitale est aussi terrible que celle sur papier. Une ergonomie désastreuse, faite d’aller-retour – imaginez un scenario de cet acabit au cinéma, vous en sortiriez avec un de ces maux de crâne… – et de noms de code barbare, des bulles explicatives écrites dans un jargon d’énarque. Un calvaire, en ligne.
Et ce qui m’exaspère le plus à chaque fois, c’est de me dire que quelques (brillants?) cerveaux ont trimé nuit et jour pour construire, que dis-je, élaborer, ce parcours du combattant du XXIème siècle, dont on ressort chaque fois plus meurtri.
Du coup, je commence à considérer la phobie administrative sous un jour nouveau. Thomas Thévenoud en deviendrait presque sympathique.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Je suis moins en colère : finalement plutôt positif même si d’une année sur l’autre on ne retrouve pas les mêmes rubriques aux mêmes endroits.
Allez, je note 6/10
Il y a des sites d’entreprises privées qui sont pires et que je note 3/10 !
Bon c’est vrai c’est pas très ergonomique et assez compliqué mais la messagerie avec des agents ( c’est comme ça qu’on dit?) fonctionne bien et ils sont serviables et efficaces…. Pour autant qu’on s’y est pris un peu à l’avance.
Dernier jour, deux heures du matin ? Je croyais que c’était minuit l’heure limite.
Faut-il rappeler que cet « exercice » est beaucoup plus facile pour un salarié que pour un entrepreneur ? Cela donne de l’eau au moulin de l’excellent (et très actuel) post de janvier 2016:
http://www.hervekabla.com/wordpress/entrepreneur-ou-salarie-lequel-trime-le-plus/
E nattendant l’excellent article : l’entrepreneur et le salarié, qui procrastine le plus 🙂
Le deux heures du matin, c’est la marge d’incertitude accordée par l’administration fiscale