Déclaration de patrimoine des politiques: 100% démagogie
Avec cette histoire de déclaration de patrimoine des politiques, on tombe encore une fois dans de la démagogie pur sucre. Décidément, la classe politique française brille par sa médiocrité ces dernières années.
En effet, par définition, un fraudeur est quelqu’un qui va dissimuler la vérité: demander aux politiques ou aux hauts fonctionnaires de déclarer publiquement leurs revenus ne limitera absolument pas la fraude, car ceux qui sont déjà dans le mensonge auprès de l’administration fiscale n’auront qu’à continuer à le faire auprès du grand public.
Au contraire, on risque fort probablement de tomber dans l’excès de démagogie qui conduira à un peu plus d’intolérance envers certains élus, et une perte de confiance accrue dans la classe politique. Ce à quoi on aboutira, à n’en pas douter, ce sera au mieux, de focaliser l’attention sur des élus de gauche détenteurs d’une fortune élevée, ou des élus de droite aux revenus plutôt modestes: est-ce incompatible? Ne peut-on pas être riche et de gauche, ou pauvre et de droite? Sans parler de ces élus qui continuent de vouloir nous faire croire qu’une respectable bâtisse de province, achetée 400 000 euros il y a 20 ans n’a connu qu’une hausse modeste de quelques dizaines de %.
Finalement, le seul effet positif du grand déballage consécutif à la révélation de l’affaire Cahuzac, aura finalement été l’enquête « Offshore Leaks » et la focalisation sur les pays qui facilitent l’évasion fiscale. Car pour diminuer la fraude – l’empêcher est un projet utopique – le meilleur moyen réside à n’en pas douter par la limitation des possibilités offertes aux fraudeurs. Ce n’est pas un projet purement français, mais un projet d’envergure internationale, qui requiert la mobilisation de nombreux autres états.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec